« Grandeur et décadence d’un peu tout le monde », de Will Cuppy

Publié le 07 janvier 2012 par Savatier

Pour aborder l’Histoire sous l’ange de l’humour, il y a principalement deux écoles, la française et l’anglo-saxonne. La première privilégie le mot d’esprit et la légèreté, quitte à respecter un peu trop les images d’Epinal (Sacha Guitry en fut le maître incontesté) ou fait la part belle à d’aimables gauloiseries (L’Histoire de France de San Antonio en reste un parfait exemple). A l’opposé, l’école anglo-saxonne fait plutôt appel à l’approche décalée, aux raffinements d’un humour grinçant, loufoque et noir.

Grandeur et décadence d’un peu tout le monde, de Will Cuppy (Wombat, 256 pages, 18 €) offre l’illustration archétypale d’une telle démarche. Etrange personnage que Will Cuppy (1884-1949), écrivain et journaliste qui connut un réel succès en publiant des chroniques littéraires et humoristiques dans deux journaux de premier plan, le Herald Tribune, puis le New Yorker.   Dépressif, volontiers misanthrope, il pouvait passer des semaines, voire des mois retiré du monde. Une attitude d’ermite qui convenait tout à fait à une méthode de travail très personnelle : lorsqu’il s’intéressait à un sujet, il commençait par lire pratiquement tous les ouvrages qui s’y rattachaient et rédigeait une multitude de fiches. Celles-ci constituaient ensuite l’abondante documentation sur laquelle il se