Les voilà donc à s’offusquer d’une petite phrase soit disant insultante (parait que le winner du PS aurait traité le poulain pas déclarer de l’UMP de pauvre mec, ce qui mérite bien une polémique hein…) plutôt que de parler de leurs « programmes » ou autres. Et de faire de la surenchère sur la « fonction qui se respecte » (mon cul !) et sur des choses comme ça. Pensez donc madame Michou, ce n’est pas bien d’insulter la « fonction présidentielle »… Tout ça pour une insulte de bac à sable de Neuilly, un pauvre mec lâché comme ça.
Sauf que le souci de madame Michou est autre : ce sont les mêmes qui viennent de lui coller « de la rigueur dans les dents ». Elle voit tout augmenter, elle ne peut plus se soigner correctement, elle voit ses enfants / petits enfants ne plus trouver de travail, elle les voit galérer à l’école, une école diminuée (et ce n’est pas terminé à en croire le nain en chef, qui veut exploser totalement l’école au profit du privé, et des entreprises). Oui madame Michou se demande ce qu’elle peut bien en avoir à faire que « sale type » ou « sale mec » soient insultant pour la fonction présidentielle ?
Tout cela, c’est du vent, de la fumer pour planquer l’incendie. Car le PS, comme l’UMP, comme EELV, comme le MODEM, comme … ben comme presque tous (et ne parlons pas du FHaine, cet allié objectif de l’abject permanent) ne cherchent qu’une chose : avoir la pouvoir pour le pouvoir. Aucun n’a envie de s’opposer aux marchés, c'est-à-dire au capitalisme. Tous veulent, au pire, l’accommoder, au mieux le « moraliser ». Le contraindre. Sans voir qu’un système n’est pas une chose pensante, mais la somme d’actions humaines. Sans voir que le capitalisme, qui a pour but la richesse par l’accumulation et la spéculation, ne peut être sain compte tenu du fond de départ.
Non, tous jouent à « c’est moi qui est la plus grosse force de frappe » sans se soucier de s’attaquer au cœur du problème. Focalisant sur du secondaire, du vent, du spectacle au lieu de parler du fond.
Car cette classe dirigeante issue de la bourgeoisie (un ex avocat, un énarque, une juge d’instruction, une avocate, etc…) ne veut pas voir les privilèges de son camp, sa classe, diminuer. Non, ils sont là pour « passer les plats » de l’acceptation de la « crise » par le bon peuple, pour qu’il se taise, qu’il ne se prenne pas en main. Tels des parents étouffants, ils cherchent à démonter que « eux savent » et qu’ils peuvent « faire » alors que le bon peuple doit suivre. Infantilisant le plus grand nombre, par la peur, la force ou la crédulité.
Seulement, si l’on regarde objectivement les choses, que savent-ils ? Que font-ils à part suivre ce que demandent « les marchés », autrement dit les riches ? Quelles actions à part mette en place une politique de classe, qui garantisse aux plus aisées de ne rien perdre et de l’être encore plus … sur le dos des mêmes, des autres.
Les aspirations de la classe moyenne à vouloir vivre au dessus de ses moyens (crédits, multiples voitures, télévisions, etc…) les aide en prime à imposer cela. Car qui pense posséder par l’objet finit par être possédé par lui.
Revenons à madame Michou. Elle, comme nous, va avoir le choix. Celui de suivre le troupeau et d’aller dans le sens du Spectacle. Celui de se rendre vers la haine, et de voter pour les solutions fascisantes. Celui de lutter, de s’organiser, d’être ensemble.
C’est la dernière solution qui offre une réelle perspective de sortie du capitalisme, de changement de société en profondeur et d’utopie. Mais c’est la voie la moins prise en ce moment par les gens. Il va donc falloir passer du temps à donner l’envie, donner l’espoir.
Que ceux qui pensent que la solution passe par la radicalité des changements se doivent aujourd’hui de s’interroger sur comment faire de cette idée une réalité. Comment redonner l’envie. Comment fédérer. Comment ouvrir les portes et les fenêtres pour que même madame Michou ait envie de jeter un œil, puis de passer le seuil.
Je n’ai pas de solutions miracles, mais je sais que cela ne passe pas par les élections. Qu’il va falloir bien plus. Il va nous falloir créer des « à côté ». Créer des espaces de liberté, de discussion, de dialogue. Créer des modes de vies différents, des moyens d’échanges autres. Ouvrir des perspectives hors du capitalisme et de ses pis-aller.
Nous ne devons pas nous dire que nous ne pouvons rien faire ni construire, mais au contraire que nous sommes les seuls à réellement faire. Leurs richesses ne dépendent que de nous, de notre travail et de notre consommation. La clef est en réalité bien plus dans nos mains que dans les leurs.
A nous maintenant de construire demain. Sur des bases libertaires, décroissantes, féministes et sociales.