Théâtre : « Diplomatie » de Cyril Gély

Publié le 07 janvier 2012 par Alex75

  

Diplomatie, c’est la dernière pièce de Cyril Gély, en prolongation du 1er octobre au 31 décembre 2001, au Théâtre de la Madeleine, dans laquelle deux grands comédiens s’affrontent sur scène. D’un côté, le comédien André Dussolier, qui outre sa grande carrière cinématographique, s’est assez largement illustré dans le milieu théâtral, où il fit aussi ses premières armes. Et en face, Niels Arestrup, ayant lui aussi une importante carrière cinématographique derrière lui, mais aussi sur les planches.

Cyril Gély prend ainsi le parti de raconter, la rencontre hypothétique s’étant déroulée avant l’aube du 25 août 1944, entre le général Dietrich Von Choltitz -Niels Arestrup-, et le consul général de Suède Raoul Nordling -André Dussolier-, à l’Hôtel Meurice à Paris. Reprenant le théme soulevé par le roman éponyme de Larry Collins et Dominique Lapierre, la pièce dévoile ainsi, dans un déroutant huit-clos, le processus ayant amené ce général -à la loyauté sans borne-, à désobéir à l’ordre d’Hitler de brûler Paris. Même si la chronologie des évènements n’est pas respectée précisément, notamment la rencontre aussi tardive entre les deux personnages, tenant à l’imagination de l’auteur, les arguments avancés étant, largement tirés des mémoires de Von Choltitz.

La pièce peut ainsi se lire, tel un dialogue interne, dont les articulations sont essentiellement servies par le talent d’acteur de Niels Arestrup, et la réplique savoureuse d’André Dussolier. Ses premiers pas, ce dernier -ex-lauréat du Conservatoire de Paris-, les réalise en 1972, dans « la Grande muraille » de Max Frish. Ayant interprété tous les registres, le comique comme le tragique, cinq ans après « La Chèvre ou qui est Sylvia ? » d’Edward Albee, au Théâtre de la Madeleine, il remonte sur les mêmes planches, face à Niels Arestrup, qui n’a nul besoin de prouver ses qualités de comédien, aux vues de ses nombreuses prestations et nominations aux Molière, dans une pièce à l’intrigue bien menée, bien que lente dans son développement, mais relevant d’une certaine gageure scénaristique.