Il y a un peu plus de trois ans, je célébrais ici le départ de mon ami Stephen vers la préretraite (ou plutôt DPPR – Disponibilité pour convenance personnelle Précédant la Pension de Retraite [faut le savoir quand même]). Depuis, il se porte bien, merci pour lui. Si j’avais fait la même carrière que lui – c’est-à-dire si j’étais resté instituteur – j’aurais pu faire la même chose. J’ai choisi une autre voie et je suis loin de le regretter. Mais désormais, la date de ma pension s’est éloignée d’un coup !
Enfin, oui et non. En réalité, la date officielle est toujours la même : 65 ans (soit fin 2018 ou début 2019). Mais avec l’arrivée de notre nouveau gouvernement belge, les règles ont un petit peu changé. À l’époque, je pouvais prendre – comme tous les salariés belges – une pension anticipée à partir de 60 ans. Ce seuil va passer à 62 ans. Bon, deux ans de carrière en plus, ce n’est pas dramatique (d’autant plus que je n’avais pas encore pris de décision formelle). Mais ça, c’est sans compter une autre modification : désormais, il ne suffira plus de 35 ans de carrière (que j’aurai en 2013), mais de 40 années (et cela, je ne les aurai qu’en 2018).
Très concrètement, je pouvais donc arrêter de travailler à partir de 60 ans alors qu’avec les nouvelles règles – dont les arrêtés d’application doivent encore être concrétisés – je devrai me maintenir jusque 65 ans. Je suis passé d’un seul coup d’une possibilité de retraite dans 2 ans à une obligation de prester encore 7 ans. Cela fait une augmentation soudaine et brutale de 350% !
Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas en train de me lamenter sur mon triste sort ni même à contester le bien-fondé des décisions gouvernementales. C’est vrai qu’elles ne me plaisent pas trop dans ce qu’elles impliquent pour moi, mais d’un autre côté il fallait bien faire quelque chose pour réformer le système des pensions, car c’était invivable à moyen terme. Je ne sais pas si les décisions prises sont les meilleures à prendre ni même si elles permettront d’atteindre leurs objectifs. Je ne suis ni économiste ni politicien. Mais il fallait faire quelque chose et ce quelque chose correspond sans doute globalement à ce qui a été décidé.
Tout changement de règles à ce niveau a des répercussions pour tout le monde. Mes enfants qui rentrent petit à petit dans la vie professionnelle ne peuvent même pas savoir à quel âge ils pourront prendre leur pension ni même s’ils auront une pension. Je sais aussi que dans la majorité des pays de notre Terre, les gens ne savent même pas ce qu’est une pension, ou si peu ! Bref, je ne vais pas me larmoyer sur mon sort, mais ça fait quand même un choc.
Je fais un métier passionnant qui ne sera jamais reconnu comme ayant une certaine « pénibilité » (d’ailleurs, il faudrait pour ça que mon métier soit tout simplement « reconnu »). Il ne faut cependant pas croire qu’il ne fatigue pas, tant moralement que physiquement. Et donc, 7 années à prester encore, cela me paraît beaucoup… et je me serais volontiers passé d’une partie de celles-ci !
Qu’à cela ne tienne, lundi, je recommence à travailler pour une année 2012 qui sera bien intensive ! Sachant combien de gens aimeraient simplement pouvoir travailler, j’en ai bien de la chance !