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Ils sont rares les songwriters actuels à relever le défi de sortir deux disques en une année, deux disques de grande tenue bien sûr. On peut même dire qu’ils doivent se compter sur les doigts de la main. De tête je citerai Bradford Cox, Dan Bejar, Sufjan Stevens. Cass McCombs en fait maintenant partie. En effet Cass s’est frotté à l’exercice de la double sortie en 2011, l’année dernière déjà.
Wit’s end a été publié en début d’année. L’album débute sur un slow intitulé "County Line". Une forme que nous n’avons plus beaucoup l’habitude d’entendre mais on sait l’américain romantique et il nous le prouve. C’est long, lent et désué mais bourré de charme. C’est comme un flashback d’une certaine époque. Alors on ferme les yeux et on tourne sur nous-mêmes en se rappelant les crooners kitsch des années 80-90. On se laisse envelopper par une ambiance floutée.
Le reste de l’album est calé sur le même rythme que le titre introductif. On alterne ambiance scintillante d’une nuit de Noël ("The Lonely Doll"), ambiance caverneuse d’un samedi noir ("Saturday Song"), sonorités baroque ("Memory’s Stain") ou valse klezmer ("A Knock Upon the Door"). Malgré ces changements d’atmosphère, ce disque n’en est pas moins épuré niveau orchestration. Cass McCombs a choisi de mettre en avant les claviers comme pour mieux faire ressortir tout le romantisme de sa personnalité. Une personnalité sensible et sombre qui s’exprime sur les touches d’un piano à la fois classique et jazzy.
Beaucoup d’esprit dans ce disque qui va faire du bien à toutes les âmes sensibles.
Extrait : County Line