Après avoir affaibli et attaqué l'école républicaine comme elle ne l'avait jamais été dans son histoire, la considérant comme une simple variable d'ajustement budgétaire, moquant le savoir, brutalisant les chercheurs, humiliant la laïcité, Nicolas Sarkozy semble vouloir faire son mea culpa. Mais peut-être ne faut-il pas se réjouir trop vite des déclarations d'un candidat à nouveau prêt à faire toutes les promesses sans aucun souci d'afficher la moindre cohérence entre ses discours et ses actes.
Alors que l'école française, après 5 ans de présidence Sarkozy et deux législatures de droite, connaît des difficultés sans précédent et les plus mauvais résultats de son histoire, le candidat Sarkozy voudrait restaurer une autorité qu'il a lui même sapée comme Président, et revaloriser une profession dont il a tellement dégradée la condition que la France peine aujourd'hui à recruter des professeurs. Pourquoi croire qu'il fera demain le contraire de ce qu'il a fait hier et qu'il continue à faire aujourd'hui ? D'autant plus qu'à bien entendre ses propos - refus de restaurer les moyens supprimés, volonté de ségrégation précoce des élèves, développement d'une autonomie qui sans moyens ne pourra jamais être pédagogique, on voit se dessiner la véritable philosophie d'un président qui se veut le liquidateur du modèle républicain d'éducation. Notre école, surtout après cinq ans d'attaques brutales et désordonnées, a besoin d'une refondation républicaine et d'une grande réforme.
Cette refondation suppose non seulement des mots, des vœux, des intentions, mais du respect, de la cohérence et des engagements précis. C'est ce que propose François Hollande autour d'un nouveau contrat entre l'école et la Nation, capable de recréer la confiance et de nous faire retrouver le chemin de la réussite collective.
-
-
Vincent Peillon - Education, jeunesse, enseignement supérieur, recherche, enseignement et formation professionnels
-