Principales réalisations 2011
International
De toutes les avancées en 2011, les premières saisies décidées à la suite de nos plaintes en France contre les
« Biens mal acquis » de dirigeants étrangers, ont sans conteste été les plus spectaculaires. 16 voitures de sport appartenant au fils du
président équato-guinéen, Teodorin Nguema Obiang, ont été saisies le 28 septembre à Paris, sur la base de notre constitution de partie civile. Plus tôt dans l’année, un avion ainsi
que 12 millions d’euros d’avoirs appartenant à des proches de l’ancien président tunisien Zine El Abidine Ben Ali avaient été gelés suite aux plaintes que nous avons déposées dans le
contexte du Printemps arabe.
Tout au long de l’année, nous avons assuré un dialogue continu
avec la présidence française du G20 et, naturellement, son groupe de travail consacré à la corruption. La principale
avancée obtenue par ce groupe a probablement été l’adoption par plusieurs grandes puissances exportatrices (Chine, Inde, Indonésie, Russie) de lois incriminant la corruption d’agents
publics étrangers. En revanche, bien trop peu de progrès ont été accomplis en matière de lutte contre les flux financiers illicites, ce que nous n’avons pas manqué de
dénoncer.
Sollicités par les eurodéputés à l’origine de cette initiative,
nous avons pris une part très active dans le développement de Finance Watch dont la mission est de renforcer et de faire entendre la voix de la société civile dans les
réformes de la réglementation financière en Europe.
Les centres
d’assistance juridique anti-corruption (ALAC) présents dans une cinquantaine de sections de Transparency International dans le monde viennent de passer le cap
des 100 000 personnes aidées à faire face à des abus de pouvoirs.
Nos indices de
perception de la corruption ont comme chaque année sensibilisé un large public à l’ampleur de la corruption, que ce soit celle affectant les administrations et milieux
politiques (Indice de perception de la
corruption) ou celle à laquelle peuvent prendre part les entreprises des principaux pays exportateurs (indice de corruption des pays
exportateurs).
Le dernier rapport mondial sur la corruption a enfin montré les menaces que fait peser le défaut de transparence et de gouvernance sur les objectifs de la communauté internationale en matière de lutte contre le changement climatique.
France
L’année 2011 aura tout d’abord vu la publication du premier rapport « Système National
d’Intégrité » en France réalisé avec l’appui de la Commission européenne. Ce rapport, qui dresse un état des lieux inédit sur la lutte contre la corruption
dans notre pays, constituera un socle important pour nos actions de plaidoyer des années à venir.
Lancée en septembre dernier, la campagne « Avec la transparence, la démocratie avance » a pour objectif de recueillir et de porter à la connaissance des électeurs les engagements en matière d’éthique des candidats à la présidentielle 2012. A ce jour, 8 candidats déclarés ont déjà répondu et nous invitons les électeurs à prendre en compte leurs engagements dans leur vote en avril prochain.
En finir avec les conflits d’intérêts est la première des 7 propositions que nous soumettons aux candidats. Nous avons pris publiquement position sur l’ensemble des initiatives prises dans ce domaine par les pouvoirs publics en 2011. Si nous nous sommes félicités des conclusions du rapport Sauvé et des avancées dans le domaine de la santé (suite du scandale du Mediator), nous avons en revanche pointé les insuffisances des dispositifs de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Tout en proposant des solutions, le rapport « Etat de droit menacé – L’indispensable réforme de la justice financière » a tiré la sonnette d’alarme sur la situation très préoccupante dans laquelle se trouve aujourd’hui la justice française dans son action contre la corruption, du fait notamment du manque d’indépendance du parquet.
Conduite en partenariat avec Regards Citoyens et avec l’appui de 3000 internautes bénévoles, l’étude « Influence à l’Assemblée nationale » a permis d’y voir enfin plus clair sur les personnes et organisations dont les avis sont pris en compte par les députés. En réalisant nos propres évaluations, nous avons par ailleurs continué à souligner l’inefficacité des premiers dispositifs d’encadrement du lobbying à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Dans une lettre ouverte à Martine Aubry, nous avons appelé le Parti Socialiste à ne pas soutenir la candidature de Jean-Noël Guérini à la tête du Conseil général des Bouches-du-Rhône et à coopérer pleinement avec la justice afin de contribuer à faire la lumière sur les allégations de corruption visant des proches de l’intéressé.
Organisé en juillet à l’Assemblée Nationale, le
colloque « Culture du secret contre transparence sans limite : quel équilibre pour garantir l’intérêt général ? » , a fait progresser le débat sur une question mise au centre
de l’actualité par l’affaire Wikileaks.
A travers notamment notre partenariat avec le groupe Aéroports de Paris, nous avons enfin poursuivi notre action visant à accompagner, concrètement, les entreprises françaises dans la lutte contre la corruption.
Source : http://www.transparence-france.org