J'ai testé... Un musée complètement déjanté : un artiste fana du recyclage humoristique

Par Sophiedestests

Imaginez une petite route sinueuse au fond d'une vallée. Nous sommes à proximité du village de Cabrerets (Lot), au lieu-dit Liauzu. D'un côté une rivière, le Célé. De l'autre une très haute paroi rocheuse verticale et un ensemble de bâtiments en pierres apparentes, plus ou moins troglodytes pour certains d'entre-eux.

Le regard est tout d'abord attiré par un drôle de véhicule "piloté" par un mannequin, puis par un tronc d'arbre hilare, et un couteau suisse de géant avec une fourche ou un râteau faisant office de lame. Étrange. En levant la tête un poil plus loin, on remarque d'autres incongruités accrochées sur la falaise. De plus en plus zarbi c't'histoire. L'enseigne fixée sur une des maisons apporte un début d'explication : nous sommes devant le Musée de l'Insolite de Bertrand Chenu (le site web, c'est ici). Et ce musée porte sacrément bien son nom, si si !!

De façon tout à fait légitime, Bertrand tient à ne pas diffuser trop de photographies ou de vidéos de ce lieu complètement hors-normes. Et je peux vous assurer que rien ne remplace de toute façon une visite en direct-live pour en apprécier tout le sel. Je ne publie donc ici qu'une minuscule-riquiquite mise-en-bouche de son talent. Oui je sais, c'est frustrant !

Dedans, c'est plein comme un oeuf...

Nous entrons ici dans un vrai musée. Enfin presque. Les objets sont disposés avec recherche sur des étagères... mais aussi au sol, aux murs, au plafond, partout partout ! Pas un micro-millimètre de libre. Ils sont sans aucun doute rares et intéressants... mais surtout complètement déjantés ! Chacun a son n° et est légendé comme il se doit... mais de façon complètement loufoque !

Bref, vous êtes les bienvenus dans le monde complètement décalé de Bertrand. Un monde où il rend hommage à Gotlib avec un Pervers Pépère Noël presque grandeur nature, et où il expose avec fierté une bouteille d'huile dans laquelle patauge un rat mort (mais "ne contactez pas la SPA, il est entré volontairement"). Et où l'injonction "ne vous laissez pas bourrer le crâne... ni fermer la gueule !" devient d'un seul coup nettement plus, comment dire..., concrète !

Un conseil, évitez d'utiliser l'objet n°123, la machine à tester si un colis est vraiment fragile, si vous tenez à votre paquet. Et surtout en entrant dans une pièce, "Allumez la lumière, cela vous permettra de trouver le bouton pour l'éteindre". Hé hé !

Le bonhomme est surprenant

Pas très causant sur son parcours, il est autodidacte que voulez-vous savoir de plus ? Et non il n'a pas fait les Beaux-Arts (même si "j'ai fait des bazars, j'ai fait du bizarre (...)"). Il aime cependant faire un brin de causette avec ses visiteurs :


Musée de l'insolite Bertrand Chenu Cabrerets par testsdesophie

Son dada c'est la récup', le détournement de matériaux naturels aux formes équivoques ou d'objets, et l'humour. Et quand il mélange le tout, cela fait un cocktail explosif. Ne ratez surtout pas le slip du Flatuleur qui milite contre les féculents en détournant une fable de La Fontaine... mais chut, je n'en dis pas plus...

Il a aussi le coup d'oeil pour repérer le détail qui tue et le mettre en avant. Comme par exemple une faute d'orthographe sur un poster scolaire, ou le profil du Général de Gaule dans l'illustration d'une ancienne boite de Vache Qui Rit !

Des visiteurs se prennent au jeu, et déposent spontanément chez lui des caisses remplies de bricoles dont ils n'ont que faire.

Et dès qu'il extrait un objet de son bric-à-brac en vrac, ses neurones carburent à 100 à l'heure. Regardez-le, le bougre. En quelque secondes il imagine un tout autre usage à une simple pioche. Qui sait dans quelle composition déroutante elle sera intégrée bientôt ? :


Musée de l'insolite Bertrand Chenu Cabrerets par testsdesophie

Dehors, c'est aussi un sacré capharnaüm !

Bien évidemment, l'imagination débordante de Bertrand fait qu'il produit à tour de bras et de brainstorming. Cela ne lui suffit pas d'investir les bâtiments et des annexes, il déborde aussi largement sur son jardin, et même sur la falaise !

C'est du gros, du lourd, du massif, il faut de la place ! A l'extérieur, on est tout simplement sur une autre planète, où de faux cochons partent en transporcs touristique, où l'urinoir côtoie l'uri blanc, et où vous devrez vous estimer heureux de ne pas finir écrasé sous une enclume géante. Et surtout, lisez tous les panneaux et affichettes, ça vaut son pesant de cacahuètes !

Aaargh, je boue de ne pouvoir vous en dévoiler plus !!! C'est sans doute le seul musée où l'on peut passer autant de temps dans un espace relativement restreint finalement. Je suis certaine qu'une journée n'y suffirait pas ! Les "oeuvres" se comptent sans doute en milliers, et il faut vraiment prendre le temps de savourer chaque légende.

... Et surtout, ne vous avisez pas d'essayer de "voler" une photo depuis la route. Bertrand vous réservera alors une surprise qui devrait vous surprendre !!! Très fier de la manip', il n'a pas résisté à l'envie de nous en faire une démo aux dépends d'une touriste !... A vous de voir si vous voulez le provoquer...

----------

Bonus

Un peu plus tard dans la journée, en visitant les ruines de l'abbaye de Marcilhac-sur-Célé, nous sommes tombés par hasard sur une exposition de Laurent Lolmède, un illustrateur de la région. Une de ses oeuvres représente justement Cabrerets.


Il a eu la gentillesse de nous dédicacer un recueil de dessins "VALLÉE DU CÉLÉ - Parfums d'intimité", à découvrir sur son blog Le Blog-Notes (c'est ).