Magazine Cinéma
Pas besoin d’être savant pour comprendre que la vie aquatique s’inspire clairement de l’histoire de Jacques Yves Cousteau, commandant médiatique qui a fait des richesses de l’océan une superbe machine à fric. Et si jamais l’emprunt à l’Histoire n’était pas assez clair, les bonnets rouges de l’équipage feront le reste !
Pour commencer, difficile de s’imaginer qu’un américain ait été fan du Commandant Cousteau au point d’en faire un film. Même les français ne s’y sont pas attelés…En ce qui me concerne, l’homme au bonnet rouge ne me rappelle que de vagues souvenirs de télévision chiants ainsi qu’une pile de bouquins bleus illustrés et fièrement conservés par mon paternel.
Wes Anderson a donc eu le courage de s’attaquer à ce film, illustrant la vie de son personnage à travers une fable pleine d’humour et de fantaisie, un style qui le caractérise clairement depuis qu’il est passé derrière la caméra.
Le film retrace l’une des dernières aventures en mer de Steve Zissou à la recherche du requin léopard, responsable de la mort d’un de ses fidèles compagnons. Difficile de financer une expédition de vengeance lorsque les médias vous mettent la tête sous l’eau en insinuant que la moitié de vos reportages ne sont qu’une mise en scène sentimentale et pathétique. Faisant fit de toutes ces critiques et à l’aide d’un fils inattendu qui va faire son apparition, le Commandant Zissou mettra tout en œuvre, y compris les pires bassesses pour prouver une dernière fois sa suprématie sur le monde marin.
Rappelez-vous de ces livres pour enfants avec des languettes pour animer la séquence. La vie aquatique en est remplie comme un grand montage en carton qui ressemblerait aux œuvres de Michel Gondry dont Wes Anderson s’est forcément inspiré pour le coup. Le film devient vite la concrétisation d’un rêve de gosse. Le merchandising du Commandant Zissou est décliné à toutes les sauces et ça n’est rien à côté de ces maquettes géantes qui transforment un vulgaire rafiot en open-space plein de vie. Malheureusement la réalité est toute autre : la Calypso, le bateau du Commandant Cousteau, est en train de moisir dans le port de La Rochelle sous 10 tonnes de rouille suite à un stupide différent juridique dont les histoires d’héritages en sont remplies.
Pour finir, le film a pu compter sur différents atouts de choix comme une énième performance de Bill Murray qui semble s’être fait une place de choix dans le répertoire de Wes Anderson. Notez six participations sur sept films, si c’est pas de la collaboration ça ! Côté bande son, Anderson alterne comme à sa habitude standards indémodables et la participation de Seu Jorge pour plusieurs covers de David Bowie en portugais…Anderson n’aura de cesse de nous surprendre ! Enfin je ne peux que relever la non participation de la Fondation Cousteau à qui le réalisateur dédie le film dans un épilogue aux dents jaunes qui n’a pas dû faire sourire grand Monde du côté des bonnets rouges !
Extrait musical