La tempête sévit, les flics, aussi, sévissent, le vent souffle, dans leur ballon tu souffles: safe indique l'éthylomètre... normal tu te dirigeais vers le bar!
A leur question vous avez bu, tu as répondu pas encore!
Pour te remettre de ces émotions, au Bar du Matin un cordial tu
t'envoies et t'attends sagement l'heure du concert!
21:15', du mouvement au fond de la salle, les Bataves rappliquent au compte-gouttes: le chef n°1, Frank Montis, se coince derrière l'Hammond et
Lean Robbemont derrière les drums, ils sont suivis de Guus Bakker, alias Gustave Boulanger pour les Wallons, à la
basse 5 strings et de Peter Broekhuizen au sax baryton, la trompette ( Cees Trappenburg) sort de coulisses et,
fermant la marche, le n°2, Rolf Delfos, armé de son sax alto: DelMontis au complet en piste!
De fameux requins, les Amstellodamois, dont tu vis quatre éléments comme Vipertones, accompagnant la pétillante Laura
Vane.
En septembre 2011 DelMontis a sorti un premier CD, ' Straightforward fascination', il servira de matière
première au bouillant cocktail concocté au Bar du Matin!
Dès le premier titre, le dancefloor improvisé est pris d'assaut par une saine jeunesse décidée à éliminer l'excès calorique, acquis en festoyant, en se bougeant les fesses aux rythmes effrénés de
ce jazzdance mix juteux.
'Make it right', hormis ses extraordinaires talents d'organiste, Frank Montis est doté d'un timbre jazzy/soul pas dégueulasse: un croisement Michael Bublé/ James Morrison/Jamiroquai/ Bill Withers
avec quelques pointes Stevie Wonder.
D'emblée tu trempes dans un marécage acid jazz groovy avec déjà un premier solo gluant du baritone sax, suivi d'une
Jamiroquai, Brand New Heavies ou Matt Bianco version jazz!
'Crystal tears' a été écrit par une ex-petite amie en 1992/1993.
Une jolie sérénade de larmes de cristal cuivrées.
Tu sues, Eugénie?
Un downtempo charmeur pour te permettre de reprendre du souffle: 'Illusions', te rappelant au bon souvenir de Chicago Transit Authority ou Blood, Sweat & Tears, on était en 1969, plus tard on
parlera de jazz fusion et les férus de rock commenceront à écouter Miles Davis, Herbie Hancock ou Larry Corryel!
'Façade' is about la nana de tout à l'heure, Peter va décorer la mélodie d'une flûte traversière façon Herbie Mann, Trappenburg relancera la machine par un assaut de trompette assassin et
l'Hammond doit achever les rescapés!
Furieusement dansante cette façade!
'Fading', on avait mentionner Bill Withers, non?
'Right from wrong' is about me, peux pas faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal!
Du funk bestial et un break fluide glacial à la flûte!
'Life is short', donc tu profites un max, tel est le message!
L'alto en roue libre, les danseurs en sueur!
La vie est courte, ne perds pas ton temps, la suivante se nomme 'Wasted time', slow time sur background blue-eyed soul.
On revient aux upbeats: 'Truth', du smooth poppy jazz, Swing Out Sister sans le côté synthétique des eighties!
'We'll meet again', même tiroir!
Le titletrack enregistré avec Laura Vane ' Straightforward fascination': moite, funky, noir...
Une formidable machine groovy!
La seule cover du set, une superbe version de 'Sunny' de Bobby Hebb.
Ambiance des grands soirs dans le bar, tes voisins de comptoir, des Frenchies, impressionnés se promettent de revenir sans tarder!
La dernière, annonce Frank: ' Live my life', démarrant comme un late night slow jazz avec une intro de sax à la Gerry Mulligan, suivie d'un crooning Harry comique junior et d'une intervention
liturgique de l'orgue, un brusque virage amorce un changement de tempo, les danseurs enlacés se voient obligés d' adopter un style s'éloignant radicalement d' 'Emmène-moi danser ce soir' pour se
déhancher sur un swing délirant.
Petit solo de batterie pas débile, lignes de basse gluantes, reprise du thème et final rondement mené!
110' enthousiasmantes!
Energie, créativité, savoir-faire et bonne humeur étaient au rendez-vous!
DelMontis est fin prêt pour les plus grands festivals de jazz!