Dans ma présentation du travail deJ.F.HAIT sur le modèle de A .MORBIDELLI et collègues ( dit de NICE) je vous ai montré mon étonnement sur le fait que de très grosses planètes puissent s’être formées très précocement dans la synthèse du système solaire… Ma figurede l’avant dernier article vous montre par exemple queJUPITERetSATURNE faites essentiellement de composition d’éléments légersse seraient fabriqués très vite , avant tout autre planète tellurique …Mon autre étonnement est partide cette sorte de « valse –hésitation » qui les fait rentrer puis s’éloigner du Soleilavec tout leur cortègede « poissons pilotes d’astéroïdes carbonés "….. Cette bizarreriea été soulignée et expliquéeen partie par JACQUES LASKARqui,à partir d’un régime chaotiquepeut expliquerqu’une résonance1/2 des 2 sur les 4 grosses planetes gazuses peut survenir lorsque la modification de l’orbite de l’unvient doubler l’influence gravitationnelle de l’orbite de l’autreet alors toutes sortes d’effets de « fronde » de chocs et d’expulsions peuvent alors survenir ….
En faitle modèle deNICEest beaucoup plus compliqué dans les détails : c’est le faible taux de rencontre orbitale qui gouverne l'allure à laquelle les planétésimaux s'échappent du disque, et détermine le taux de migration . Après plusieurs centaines de millions d'années d'une migration lente et graduelle, Jupiter et Saturne,, franchissent leur résonance orbitale 1/2. Cette résonance accroit leurs excentricités orbitales. Cela déclenche le déclic et déstabilise entièrement le système planétaire. Les planètes géantes bougent rapidement et considérablement. Jupiter déplace Saturne jusqu'à sa position actuelle, et par cette délocalisation cause des rencontres gravitationnelles mutuelles entre Saturne et les deux autres géantes Neptune et Uranus qui partent sur des orbites bien plus excentriques. Ces deux géantes creusent alors des sillons dans le disque externe, en éjectant des dizaines de milliers de planétésimaux depuis vers le système solaire extérieur. Cette perturbation disperse quasiment entièrement le disque primordial, le dépossédant de 99 % de sa masse.Certains de ces planétésimaux sont jetés dans le système solaire interne, produisant un soudain afflux d'impacts sur les planètes telluriquesc’est le fameuxle bombardement massif tardif…Ma photo vous montre une représentation possible du modèle de NICE
QUE NOUS APPORTENT ENCORE LES RADIOCHIMISTES SUR CE SCENARIO ?
Dans la mesure où on recueille desmétéorites intéressants et significatifs J.F.HAITnous le précise : « D'autres travaux récents confirment que certains planétésimaux se sont formés après Mars. Ainsi, l'équipe de Marc Chaussidon, du centre de recherches pétrographiques et géochimiques de Nancy, a analysé des chondres provenant de chondrites issues d'astéroïdes de type S et de type C, par le même principe de datation mais avec un autre élément radioactif, l'aluminium 26. Elle a constaté que dans toutes les chondrites, on trouve des chondres d'âges très variés, compris entre 1,2 et 4 millions d'années . « Cela signifie que les planétésimaux qu'ont formés les chondrites que nous avons étudiées n'ont commencé à s'agréger que très tard, après la formation des derniers chondres, c'est-à-dire après 4 millions d'années », souligne Marc Chaussidon.
À l'inverse, d'autres travaux de datation de météorites, issues cette fois d'astéroïdes ferreux, démontrent que de gros corps ont existé très tôt : ces astéroïdes se sont formés au plus tard 500 000 ans après la naissance du système solaire. L'accrétion d'astéroïdes a donc commencé à une époque où des chondres continuaient de se former, et non pas seulement après la fin de la formation des chondrites, comme on le pensait auparavant. »
« Une conséquence importante de cet âge minimal de 4 millions d'années que nous avons trouvé pour l'accrétion des corps parents des chondrites, provenant de la ceinture d'astéroïdes, est que la migration de Jupiter, qui aurait permis d'installer les astéroïdes dans la ceinture, ne peut pas avoir commencé avant. Il faudra regarder avec précision les marges d'erreur temporelle dans les mesures et dans le modèle de l'équipe d'Alessandro Morbidelli », explique Marc Chaussidon, pour qui ce modèle « est particulièrement innovant et devrait connaître un certain retentissement ».
L e lecteur est conduit donc a s’apercevoir que proposer des modèles " "dogmatiques" ou à mécanismes évolutifsrigides « tout cuits »ou uniquement fournir un panel large d ‘éventualités chaotiques déduites mathématiquementne suffit pas à décrire la réalité et doit recevoir à partir de maintenant le satisfecit expérimental desradio-géochimistes ….Pour ces derniers, l'enjeu est maintenant de montrer ce qu ils savent faire et retracer précisément la formation de tous ces astéroïdes et de leurs composants exactement dans le temps et dans l'espace. Pour l'aspect temporel, les méthodes de datation à partir des éléments radioactifs existent, mais devront être améliorées et trouverles bonnes météorites« témoins ». Quant à déterminer à quelle distance du Soleil ces objets se sont formés, une nouvelle piste est explorée qui complique le dépouillement : l'irradiation de ces corps par le Soleil lui-même provoquerait la formation d'isotopes particuliers de certains éléments chimiques, plus ou moins intensément selon la proximité des objets. La recherche de ces nouveaux traceurs permettrait de mieux comprendre encore la chronologie tourmentée des débuts du système solaire---
BREF IL RESTE BIEN DU TRAVAILDEVANT SOI !