Etonnement (1)
Elie Cohen sur France Info, ce lundi matin. Cet économiste émérite et affable, quasi incontournable (entendre par là : susceptible d’être invité le même jour chez Yves Calvi et chez Michel Denisot) confesse partager l’étonnement de ses confrères face au paradoxe suivant : les Français tirent la (modeste) croissance nationale en consommant et en désépargnant, et ils affichent malgré tout leur pessimisme, notamment chez les jeunes générations.
Vu à travers le prisme du hic et nunc, le consumérisme désenchanté n’a rien d’étonnant : l’avenir n’est plus craint, il est zappé. Carpe Diem. Ite Missa est. Ou plus exactement : l’avenir est un présent perpétuel.
Miser sur le pessimisme pour oblitérer l’avenir, éroder le désir de projection, et alimenter ainsi la croissance : Fillon disciple de Machiavel ? Ou plus sûrement : « un planneur stratégique, un économiste et un politique sont dans un bateau… »
Etonnement (2)
Choses vues et entendues dimanche dernier, la goutte au nez et la zapette fiévreuse: MC Solaar, lové dans le canapé de Vivement Dimanche, le ton grave entre deux tranches d’extraits inédits d’Astérix aux JO, s’étonne de la célérité avec laquelle le temps file… Benoît Poelvoorde, sommé de renchérir par Michel Mais-qu'est-ce-qu'on-va-faire-de-toi (ironie boomerang d’un titre dont l’obsolescence peut faire débat), hésite, se contorsionne et annone.
Solaar, Poelvoorde : trente ans de carrière artistique à eux deux (au bas mot). Et le constat abrupt de la fuite du temps, un dimanche d’hiver.
A quoi servent les artistes ?