Dans la foulée, choc dans le métro. Deux bambins hypertrophiés et hilares – une fillette et un garçonnet - traînent par la main respectivement leur père et leur mère réduits à l’état lilliputien. La Cité des Sciences annonce par affichage une série d’expositions et d’activités dédiées aux enfants et aux pré-ados, la Cité des enfants. Un ersatz de « Chérie j’ai agrandi le bébé » ? On pencherait tout aussi bien pour : « Chérie, le bébé m’a rétréci ! »
Deux idées créatives concomitantes de parents soumis et d’enfants pris en excès de « parentalisme », cela ne tient pas du hasard : l’ère est à la tyrannie de l’enfant, et son revers est l’encensement. Quelle est donc la source de cette liturgie ? L’enfant vestale de l’espoir ou du présent jouisseur ? Valorisation du futur ou miroir narcissique ?
Pour les parents, ivresse de la projection ou de la régression ? Religiosité ou paganisme ? Sacrifice… ou bien renoncement ?
Le caractère de plus en plus imposant de ces chères silhouettes blondes ne laisse pas d’inquiéter.