Vents d'Ouest a créé une série Terres d'origine qui offre aux auteurs de parler à leur manière d'un lieu au cœur d'une région française. Pourquoi en effet ne pas faire profiter les lecteurs du plus beau patrimoine qu'a la France ? Créée en 2008, cette collection ne compte encore que peu d'albums. Mais il faut bien avouer que chacun aborde le sujet avec originalité et style. Les quatre séries publiées ou en cours sont Et si... de Marie Jaffredo, L’Été 63 de VoRo et Marc Bourgne avec un T.2 attendu dans quelques semaines, Petits bonheurs de H. Tonton et Les Yeux d'Édith de Jean-Blaise Djian et Nicolas Ryser. Avec Royal Aubrac, les lecteurs ne seront pas déçus. Le plongeon est double : la région d'Aubrac bien sûr, mais aussi un imposant sanatorium.
L'album prévu en deux épisodes suit François-Alexandre Peyregrandes, un jeune artiste de 21 ans atteint de la tuberculose. Il débute un long séjour au Royal Aubrac, un centre de soin, loin de tout, réputé pour son médecin avant-gardiste, son air pur et son climat rude. En lisant l'album, il est difficile de ne pas penser au VIH tant le récit montre comment les malades s'emparent de l'information pour mieux combattre l'affection de longue durée sur laquelle les médecins sont peu diserts. L'album sonne juste et ne sombre jamais dans le pathos. Au contraire. L'empreinte délicate du dessinateur et la sensibilité du scénario y sont pour beaucoup.
Je vous invite à lire la chronique de Bernard Launois, nouveau collaborateur du site Auracan.com : www.auracan.com/albums/1253-royal-aubrac