A propos de Le Pacte de Roger Donaldson 3 out of 5 stars
A la Nouvelle-Orléans, Will Gerard mène une existence paisible et heureuse. Professeur de littérature au collège, il est marié avec Laura, une charmante musicienne dont il est fou amoureux. Mais lorsque Laura se fait violemment agresser et violer, Will accepte l’aide de Simon, un homme étrange qui prétend pouvoir liquider l’homme qui a violé sa femme en échange de menus services. Commence alors un engrenage sans fin pour Will…
Le Pacte (en anglais le titre original : Seeking Justice signifie « en quête de justice ») est un film qui brille davantage par son scénario et ses acteurs que les qualités intrinsèque de sa mise en scène, un brin lente voire laborieuse.
Il y a pourtant des enjeux et des questions que pose le film qui sont assez pertinents. Simon travaille pour une organisation aussi secrète qu’inquiétante qui regroupe des citoyens de tout acabit dont le point commun est d’avoir perdu un proche assassiné en pleine rue. Simon dit vouloir « nettoyer » la ville de toute sa racaille et de ses malfaiteurs mais il fait tuer tous les gêneurs. Et en acceptant le « deal » proposé par Simon, les victimes ne savent pas qu’un jour, elles seront obligées de tuer à leur tour.
A Will, Simon (Guy Pearce) a demandé qu’il tue un supposé pédophile qui est en fait un journaliste d’investigation gênant pour « l’Organisation ». Ce que le film évoque indirectement et subtilement, c’est ni plus ni moins la légitimité de la vengeance personnelle. Puisque la police est incapable d’arrêter les coupables, l’Organisation s’en charge. Et le « devoir » du citoyen est de tuer en échange un autre « salaud » du même genre que celui qui a brisé leur existence. Dans cette spirale sans fin de légitime vengeance qui s’auto-génère et s’auto-reproduit (et donc se généralise), Will est bien sûr coincé, qui doit à la fois mentir à sa femme tout en découvrant que toutes les couches de la société (et en premier la police) sont infiltrées par l’Organisation justicière et qui veut remplacer la Loi.
Cette Organisation dont on ne sait pas qui la dirige est une sorte de Big Brother pervers qui surveille et protège à la fois les habitants qui lui « doivent » un meurtre tout en n’hésitant pas à les supprimer si ils ne veulent pas s’exécuter.
Le scénario est assez riche et habile dans ces rebondissements. Et puis, Will Gerard est interprété par un Nicolas Cage toujours aussi irréprochable. entouré d’excellents seconds rôles (Pearce, Berkeley, Perrineau, Jones), Cage est de retour à La Nouvelle-Orléans après Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans de Werner Herzog. Le seul reproche que l’on pourrait lui faire tient dans son incapacité à trouver une solution durable pour son problème capillaire.
Tourné entièrement en numérique (d’où le grain parfois épais et l’impression d’une pellicule moins contrastée qu’avec une pellicule), Le Pacte souffre parfois de baisses de rythme voire d’un certain manque de tension que relève toujours une péripétie du scénario ou l’énergie du désespoir qu’insuffle Cage à son personnage.
Au final, ce pacte est assez plaisant à suivre jusque dans sa chute alambiquée voire un brin immorale, même s’il aurait gagné à être plus rythmé. Et à durer moins longtemps…
www.youtube.com/watch?v=EHKfgD622R8
Film américain de Roger Donaldson avec Nicolas Cage, Guy Pearce, January Jones (01 h 45).
Scénario : 3.5 out of 5 stars
Mise en scène : 2 out of 5 stars
Acteurs : 3.5 out of 5 stars
Dialogues : 2.5 out of 5 stars