Réveil au féminin

Publié le 06 janvier 2012 par Gentlemanw

Encore une pleine lune, encore un quart de lune, qui monte ou qui descend. La nuit cède au jour, au petit matin dans la brume. Le bruit des premiers êtres en mouvement, les oiseaux dehors.

Mais où vont vos pas ce matin ?

Pas encore dehors, juste en levée, en tournant le dos à votre lit, les premiers pas, sur le sol, froid d'un carrelage, chaud d'une moquette douce, chaleureux d'un parquet de bois. Tout cela avance doucement, vous flottez au-dessus de ce sol, vous allez vers un lieu de première envie, celle du matin. Douche ensuite, petit coup de chauffage pour compenser la fraicheur relative de la salle de bain, votre premier cocon de féminité. 


Des étagères, des tiroirs et tant d'autres coins et recoins, pochettes et paniers avec vos poudres, vos crèmes, vos laits de beauté, vos autres échantillons et vos merveilles, tous les produits sont là. Bijoux pour une princesse, pour vous, vous vous bichonnez avant d'être prise dans le tourbillon de la journée, c'est du pur bien-être, du plaisir intense, rien que pour vous. Lui, où est-il ?

Vos rouge-à-lèvres, votre touche personnelle, votre rouge attitude.

Votre bouche devient étoile, votre sourire éclate.

Dans le lit, entre deux ronflements, ou déjà parti, à moins qu'il ne soit en train de réveiller les enfants, en préparant en parallèle, le café et les tartines du matin. Ce n'est pas le prince charmant, juste votre compagnon, voire votre compagne, ou un ami, mais il est là, vous laissant ce temps opportun du matin pour être vous, la mère, l'épouse, et surtout la femme.

Un moment délicieux pour soi-même, pour choisir dans votre commode, dans une large armoire bien éclairée, ou plus calmement dans un dressing, cette pièce miracle qui est un cadeau quotidien. Voir, caresser des yeux et des mains, les chemisiers, on flâner vers les robes, regarder vos jeans, vos pantalons de tailleur, un oeil sur les milles et unes chaussures qui débordent. Vous en avez trop, et si vous leur redonniez un second souffle, paillettes et collages, rubans et découpes, juste une dernière fois. Un tiroir, ou des boites en satin, vous ouvrez votre monde, encore une caresse pour vous, intérieure cette fois, le bonheur de prendre ce temps en entendant les petits pas des enfants dans leur chambre. La maison se réveille, vous êtes en lingerie, avec de jolis bas chairs, un délicieux revers de dentelle en jarretière. 

Une petite tête se penche derrière vous, dans le reflet du miroir, votre fille, la dernière, elle sourit, elle vient chercher son câlin du matin, pour vous, pour elle, elle frotte les robes du dressing, éternellement elle conservera en elle cette sensation, pour plus tard. Bises et bisous, compliment sur votre robe, elle choisit vos chaussures, les bols tintent dans la cuisine. L'odeur du café arrive ici, malgré votre parfum enveloppant.

Vous êtes prête, vous êtes femme.

Vous êtes bien.

La maman avance dans le couloir, embrasse son fils, sa grincheuse d'adolescente.

La belle épouse s'installe, un jus de fruits frais, deux tartines avec de la confiture de framboises maison, une bise dans le cou.

La journée sera belle.

Vivement demain matin.

Nylonement