La centrale nucléaire de Fessenheim en Alsace constitue depuis plusieurs années un enjeu symbolique pour les mouvements anti-nucléaires français qui réclament sa fermeture. La plus ancienne centrale de France ne montre pourtant pas de faiblesse en terme de sûreté nucléaire selon les conclusions du rapport « post-Fukushim » de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) qui ne recommande pas sa fermeture.
Alors que l’hypothèse d’une fermeture de la centrale de Fessenheim avait été évoquée par la ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet en cas de rapport défavorable de l’ASN, l’autorité de surveillance du nucléaire n’a pas ajouté de réserves à l’exploitation du site, autre celles évoquées lors des visites décennales.
En 2011, la centrale de Fessenheim avait fait l’objet de sa troisième visite décennale, à l’issue de laquelle l’ASN avait demandé à EDF d’effectuer « des études indiquant de façon précise le niveau d’eau » sur le site de Fessenheim « en cas de rupture des digues du Grand canal d’Alsace et d’évaluer les conséquences qui en découlent ».
Le gendarme du nucléaire avait également exigé le renforcement du radier (la dalle sur laquelle reposent les réacteurs) « avant le 30 juin 2013″. L’ASN n’a donc pas relevé de faiblesses de la centrale de Fessenheim liées au retour d’expérience de la catastrophe japonaise.
Suite à l’accident de Fukushima, le gouvernement français a commandé à l’ASN un audit (ou crash-test) de l’ensemble des 58 réacteurs français afin de déterminer notamment leurs capacités de résistance à des évènements naturels exceptionnels. L’ASN a rendu son rapport en début de semaine, demandant à EDF d’effectuer des travaux de sécurisation estimés à 10 milliards d’euros, mais sans réclamer de fermetures de centrales, le niveau de sûreté global étant jugé « satisfaisant ».
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