Je profite de cette rubrique-à-brac créée lors de mon séjour à Angoulême pour présenter cette fois-ci le maté, ma drogue officielle dont je suis un consommateur régulier.
Découvert au court d’une de mes lectures guevariste (Voyage à motocyclette par Ernesto “Che” Guevara pour ne rien vous cacher - Guevara qui a d’ailleurs un sens du verbe assez magistral, si vous avez l’occasion de le feuilleter), le maté est un thé vert répandu à travers de nombreux pays d’Amérique Latine (Brésil, Argentine, Nicaragua), et qui se retrouve même jusque dans quelques territoires africains. Mais si le maté réclame un article à lui tout seul, ce n’est pas en tant que thé, mais davantage pour évoquer le rituel qui l’accompagne…
“Maté” désigne à la fois l’herbe à thé, mais aussi le récipient qui sert à contenir la boisson, une calebasse au design plus ou moins travaillé (Cf : photo). Cette dernière s’accompagne d’une paille, la bombilla.
Le fonctionnement en est ensuite assez simple : on remplit la calebasse d’herbe (en ayant la main lourde, entre une moitié du contenant et jusqu’à 3/4 de celui-ci pour certains). Suivant les façons de faire, on secouera ou non la calebasse pour répartir l’herbe maté et enlever la poussière verte de maté qui l’accompagne ; étape suivante, optionelle elle aussi, le fait de verser de l’eau froide en quantité réduite (cela permettrait de conserver certaines vertus du maté) avant d’introduire la paille métallique dans le tout et d’ajouter l’eau chaude.
Le final est très amer, surtout la première prise (les novices mettront du sucre, et les Argentins ont pour coutume de laisser l’hôte boire la première rasade avant de remplir à nouveau la calebasse pour la faire circuler parmi les invités). Mais l’avantage est que l’on remplit à plusieurs reprises la fameuse calebasse afin de rentabiliser les quelques dizaines de grammes de maté utilisées à chaque fois, rendant par la même occasion la boisson de moins en moins amère.
Bon, mais quel intérêt à tout ça me direz-vous ? Eh bien, le maté est un excitant notoire, bien plus que ne le serait un thé quelconque (surtout compte-tenu du dosage) : comptez quatre bonnes heures avant de dormir après une prise conséquente. Autre attrait : le maté facilite la digestion. Enfin, et pas des moindres, le maté a des vertues dégrisantes bluffantes (l’ayant moi-même expérimenté après quelques verres de trop), avis donc aux soiffards amateurs de bières et autres alcools, voilà une parade potentielle.
En tout état de cause, se ballader avec du maté est toujours le moyen d’attiser la curiosité et vaut le coup d’oeil ainsi que la tentative gustative, à l’occasion.