quelqu’un est parvenu jusqu’à ma bouche blanche
d’un baiser l`a déclose - ôta mes liens glacés
puis elle rassembla mes cordages usés
pour hisser vers le ciel ma nuque et mes deux hanches
quelqu’un m’a emporté vers le bras d’autres hommes
échelant les degrés pour ma taille trop raides
mais elle nettoya dans l’attente de l’aide
mes écorchures d’eau de savon et de gomme
dans ce vaste pays qui me semblait chimères
quelqu’un me murmura de refermer les yeux
- vois-tu, c’est un peu tôt pour percer nos mystères
écoute seulement imagine un grand lieu
qu’un feu soûl de muscade aromatise où passent
des personnages flous dans la fumée le soir
cisaille les clochers d’église de l’espace
arrivent des amis radieux de te revoir
tu rêves n’est-ce pas tes songes te rappellent
les visages les voix – et un visage amant
qui attend ton réveil – dors entre tes fidèles
rêve allongé sur terre aux feux du firmament