Mariano Rajoy et son ministre des finances Cristóbal Montoro ont offert comme cadeaux de Noël aux Espagnols hausses d’impôts et restrictions budgétaires. D’autres réjouissances devraient suivre…
Un article d’Open Europe
Le nouveau gouvernement espagnol de centre droit a pris ses fonctions le 22 Décembre, juste le temps de lâcher un véritable cadeau pourri dans les souliers de Noël des citoyens de toute l’Espagne: un ensemble de réductions des dépenses publiques et de hausses des impôts d’un montant d’environ €16 milliards pour 2012. Pour être correct envers le cabinet du Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, quelques-unes des mesures qui doivent être adoptées sont assez franches.
En particulier:
- Les impôts sur le revenu individuel ainsi que sur le capital seront soumis à une augmentation temporaire, au prorata du revenu individuel. Le ministre du trésor espagnol Cristóbal Montoro (voir photo) a expliquéque la décision a été prise afin d’éviter de répercuter l’augmentation sur la TVA, une option qui, selon lui aurait été plus dommageable pour la croissance du pays.
Cristóbal Montoro, ministre des finances et des administrations publiques d'Espagne
- Les salariés du secteur public verront leurs salaires gelés cette année. Ils devront également travailler davantage : 37,5 heures par semaine au lieu des 35 actuels. Les traitements de ceux qui refusent d’effectuer ce volume horaire seront diminués en conséquence.
- La fonction publique sera considérablement allégée, avec la suppression de 30 directions générales.
- Les subventions d’État aux partis politiques, syndicats et associations patronales seront réduites de 20%.
En dépit de ce plan d’austérité historique, un autre pourrait se profiler. En fait, la cible d’une coupe budgétaire de 16 milliards € était basée sur l’objectif de l’Espagne d’atteindre un déficit de 6% du PIB d’ici la fin de 2011.
Malheureusement, à en juger par ce que plusieurs ministres espagnols ont annoncé au cours du week-end dernier, la cible va être manqué par au moins 2% du PIB. Le ministre de l’intérieur, Jorge Fernández Díaz, a déclaré lundi que le déficit espagnol pourrait être de 8,2% du PIB à la fin de 2011. Si tel était le cas, a t-il ajouté, le gouvernement devrait procéder à une réduction budgétaire d’environ €38 milliards pour coller à son engagement qui est de réduire le déficit public à 4,4% du PIB d’ici à la fin de cette année.
En d’autres termes, des sacrifices difficiles attendent les espagnols, et ils ne vont pas être reçues particulièrement bien dans le pays qui a engendré le mouvement indignados et dans celui où, selon des chiffres gouvernementaux publiés mardi matin, près de 4,5 millions de personnes n’ont pas trouvé un emploi en 2011 (une augmentation de 7,86% sur les chiffres de 2010).
Une chose est certaine, le plus grand test pour Rajoy reste la réforme radicale du marché du travail, qu’il avait promise lors de la dernière campagne électorale. Les syndicats – éventuellement avec l’appui du Parti socialiste dans l’opposition – pourraient descendre dans la rue, avec plusieurs manifestations et des grèves générales qui pourraient avoir lieu à travers le pays. Cependant, si Rajoy et son cabinet ne tiennent pas leurs promesses maintenant et ne parviennent pas à les mettre en œuvre, l’économie espagnole va rater une occasion cruciale de tenter de renforcer sa compétitivité à long terme – ce qui, dés lors, pourrait soulever des questions sur l’avenir de l’Espagne au sein de la zone euro.
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