Chargés d’or précieux, d’encens pur et de myrrhe,
Du lointain Orient aux confins inconnus
Jusques à Bethléem, les Mages sont venus
Adorer l’Enfant-Dieu dont le monde est l’empire.
Ainsi que dans leur temple aux autels de porphyre,
Sur le seuil de l’étable, ils s’inclinent, fronts nus,
Devant une humble crèche aux ais mal soutenus
Où repose l’Enfant que les bergers admirent.
Leur foi n’hésite pas : ils adorent tous trois
Ce frêle nouveau-né pour qui, pendant des mois,
Ils ont au loin suivi les rayons d’une étoile.
Le Fils de Dieu sourit aux trésors de l’Iran
Par eux apportés ; mais la Vierge qui comprend,
Dolente, essuie un pleur dans l’ombre de son voile.
Jacqueline FRANCŒUR (1904-1995), poétesse québécoise.
*****************************************************