Et nous sommes repartis pour un tour après des fêtes bien méritées. Je vous annonce déjà de nombreux articles (films, livres, BD, musique !) ainsi que des petits changements à venir sur le blog.
Comme je l'évoquais dans mon article de L'orphelin de Perdide, Denoël Présence du futur propose trois nouvelles de Stefan Wul. Ainsi, nous pouvons lire Droit de réponse, Jeux de Vestales et Gwendoline, publiées respectivement dans Les nouvelles littéraires n°2427 (1974), un numéro spécial de Fiction (juin 1960) et dans le Fiction n°87 (février 1961).
Je ne pensais pas chroniquer ces trois textes. Mais, après lecture, je trouve qu'il y a quand même quelques bonnes choses à souligner. Et, malgré les quelques quarante pages, ces nouvelles sont denses.
La première des trois nouvelles est pour le moins concise : quatre pages d'une SF ressemblant plus à un texte éditorialiste où l'auteur/narrateur défend l'interprétation inhérente à tout acte de traduction. Traduire, c'est trahir. Aussi, quand un traducteur propose une nouvelle version d'une langue que plus personne ne parle, il se frotte aux défenseurs de la « bonne manière de faire ».
Les Jeux de Vestales propose un univers tout Planet Opera. Cyril et Damien ne savent pas où ils ont atterris. Une chose est sûre, c'est qu'ils ont soif. Un autre élément important : il fait une nuit noire. Ils ne savent pas où ils mettent les pieds, et savent encore moins à qui appartient ces mains qui les frôlent et ces rires qui résonnent. S'ensuit un entrelacement temporel étrange, frôlant l'absurde. Les Jeux de Vestales restent incertains. Un lac, un dragon qui se ranime. Ces « jeux » sont bien malicieux.
Gwendoline nous invite dans un ailleurs bien mystérieux. Mais attention : une fois la grille franchie, il n'est plus question de faire marche arrière. Lorsque Bernard décide de franchir le pas, invoquant une irrésistible curiosité, le point de non retour sera atteint. Ce genre d’ambiance n’est pas sans rappeler certains Philip K Dick, le caractère digeste en plus.
Ces trois nouvelles sont assez inégales, et ne passeront pas forcément à la postérité. Cependant, l’écriture de Wul se prête bien à ce format. La « simplicité » de son style fait qu’on se plonge directement dans les différentes ambiances de ces mondes très différents. Même lorsque l’intrigue semble peu aboutie, voire inexistante, le texte se transforme en tableau comme si l’auteur nous proposait une histoire improvisée. Quelque part, cette annexe nous fait découvrir une autre face d’un auteur que j’ai étiqueté « jeunesse » notamment à cause de la linéarité de ses romans. Manifestement, Wul est plus que ça (sans porter de jugement de valeur aux auteurs « de jeunesse ») tant il nous montre ici que, sous une simplicité apparente, les univers imaginés sont riches.
Note :
Les Murmures.