J'ai rencontré Edda le lendemain du jour où l'île enregistrait un record historique : plus de trente centimètres de neige avaient enseveli la capitale, ses rues, ses quelques arbres, ses habitations, ses automobiles. Le paysage aurait sans doute inspiré Pieter Brueghel. Père ou fils. La masse épaisse et diaphane scintillant sous les rayons pâles et éphémères offrait à la cité immaculée comme un air de renouveau post-apocalypse. Plaisante sensation. Me voilà dans la petite maison posée à proximité de l'église Hallgrímskirkja, en plein centre de Reykjavik. Je me déchausse, salue le mari d'Edda, musicien lui aussi, et m'installe dans le petit salon qui donne sur le jardin, chaussettes humides et mains rougies par le froid. Et puis, pendant l'heure qui suit, je profite avec bonheur de ma présence en ce lieu. Autant pour la chaleur que diffusent les radiateurs dans la pièce que pour le plaisir d'écouter mon hôte.
A venir : les voeux de Audur Ava Olafsdottir.