Frères humains qui tant avez besoin de mystères et de mysticisme,
D’histoires merveilleuses et religieuses, tant besoin de croire et d’espérer,
Il est temps de jeter vos missels, vos bibles et vos torahs, vos corans et ses versets,
L’entité suprême et omniprésente qui transcende le tout et fait partie du tout et de vous
Est là, devant vos yeux et n’attend qu’un signe de vous pour la remercier de vous avoir donné la vie !
Non, ce n’est pas un dieu dont je parle, mais de la déesse dont vous êtes issus et dont vous devez prendre soin comme de vous-même.
Cette déesse a pour nom Gaïa ou Gé ou Terre.
D’où venez-vous ?
De la Terre.
Où allez-vous ?
Que ce soit en cendres ou en cadavre, vous retournerez à la Terre.
Quant à vous qui n’avez nul besoin de déité pour vivre, vous ne pouvez nier que votre vie dépend entièrement de la Terre.
C’est une évidence, la Terre vit et nous vivons sur Terre.
Elle est toute puissante et pourtant subit nos souillures.
Tant que vivra la Terre nous avons toutes chances de vivre ….
Si la Terre meurt,
Nous mourrons.
Voici une déesse bien plus exigeante que tous ces dieux insignifiants qui ne sont que le fruit de l’imagination humaine et qui n’ont d’emprise sur l’homme que par la main des prêtres, imams et autres rabbins qui prétendent détenir la vérité quand ils sont incapables de décrire leur soi-disant dieu.
La Terre, je peux vous la décrire.
La Terre est belle.
La Terre est immense et multiforme, elle est constituée de terres et de mers, de plaines et de montagnes, de plages et de fonds marins, de forêts et de déserts.
Elle est rouge, bleue, verte, blanche, noire, jaune et de tant d’autres tons et nuances ….
Elle est aride ici et trempée là.
Froide, chaude, calme, agitée.
Elle est vivante, ses eaux ne cessent d’aller et venir et ses entrailles bouillonnent aux rythmes de son cœur de magma qui pulse son sang de lave.
La Terre n’est pas un dieu abstrait qui dit un jour une chose et le lendemain son contraire par les voix discordantes de ses prélats.
La Terre ne préconise pas la haine ni le meurtre ni le vol ou le viol.
Elle a patiemment donné vie à une multitude d’êtres.
La Terre nous donne tout ce qu’elle recèle pour que la vie se perpétue et se développe, elle est généreuse et ne demande en échange que peu de soins et d’attentions.
Seulement voilà !
L’homme refuse de voir cette simple vérité. L’homme refuse sa véritable culpabilité, sa lâcheté, sa duplicité.
Plutôt que d’apporter tous ses soins à la Terre et lui donner ce qu’elle attend, il se prosterne devant des idoles ou d’autres hommes qui le soumettent et l’humilient dans des postures indignes et des pénitences stériles.
Au lieu de prendre soin de sa vie, l’homme chie sur sa Terre et la pollue sans le moindre complexe, empoisonnant son air, ses eaux et ses terres pour produire des biens dont il n’a nul besoin.
Quand l’air sera devenu irrespirable, saturé de saloperies radioactives et de déchets de dioxine, qu’adviendra-t-il de l’humain ?
Il disparaîtra, de son propre fait, de sa propre cupidité, de sa propre imbécillité.
Alors, vous tous qui avez tant besoin de prières, de temples, de synagogues, d’églises, de chapelles, de mosquées, de mandaroms …. Construisez plutôt de simples maisons de la Terre et réunissez-vous pour décider de ce que vous allez entreprendre pour réparer les torts que vous avez causés.
Vous attendez de vos gouvernements qu’ils se décident enfin à agir contre la pollution galopante …. Indignez-vous plutôt que rien ne soit fait et que les sommets sensés prendre des mesures ne soient que pantalonnades et pitreries.
Prenez votre destin et celui de vos descendants en main, réagissez s’il en est encore temps et par votre masse, obligez les pollueurs à cesser leur œuvre de destruction.
La Terre est notre déesse et notre vie, notre bien commun, il n’y a pas de raisons qu’on la laisse se faire assassiner par quelques industriels avares et égocentriques.
Changez tout, prenez d’assaut les cathédrales et faites en des maisons de la Terre, que vos prières ne soient plus des vœux pieux mais des actes, des actes de sauvegarde de l’humanité et de protection de tous les êtres qui peuplent la Terre.
Vous avez besoin de la Terre, elle peut se passer de vous.
Si vous continuez de la maltraiter, craignez qu’elle ne vous noie sous des déluges et des tsunamis ou qu’elle ne vous brûle de son sang de lave.
Respecter la Terre, c’est se respecter soi-même.