Vous remarquerez certainement l'injustice à laquelle est confrontée le pauvre homme ayant pour habitude d'offrir des fleurs à sa dame chaque samedi, semaine après semaine. La Saint-Valentin ayant eu lieu hier, jeudi, il est difficile pour tout homme d'être épargné du regard inquisiteur de la fleuriste pendant que celui-ci choisit ses fleurs aujourd'hui, vendredi, ou encore demain, samedi (comme à son habitude !). La fleuriste remarquera certainement que ce malheureux essaie de se rattraper alors que tout bonnement, c'est un amant romantique dont son seul pêché est d'offrir chaque semaine des fleurs à sa dulcinée.
Tout cela me met en rogne, et ce n'est évidemment pas très bon. Et pourtant, j'admire le travaille des fleuristes ou plutôt des jardiniers. Je parle de celles et ceux qui font pousser les plantes, les cueillent puis, une fois vidés de leurs essences vitales, laissent reposer les cadavres en guise d'engrais. D'ailleurs, bon nombre d'ordures organiques - et pourquoi pas des cadavres - ont une grande faculté à favoriser la croissance des plantes. La mort fait pousser les fleurs matinales par-dessus les funèbres ossements déposés ou enterrés, peut-être ceux du jardinier...
Tout comme jeter une pierre dans un jardin brise le bel agencement de celui-ci, lancer une critique vise à destabiliser (voire à perturber...) la personne qui en est l'objet.
Il est surprenant de remarquer que les expressions évoluent avec le temps. Aujourd'hui, et c'est ce qui est plaisant pour nous, nous pouvons remarquer que seul la violence de cette expression est gardée ; ne dit-on pas seulement "jeter la pierre" ? Bien sûr, la lapidation n'est dans ce contexte que psychologique...
Ainsi, nous ne manquerons pas de regarder avec attention notre ami jardinier qui peut se changer en véritable machine à tuer, cultivant des grenades ou non - jeu de mot douteux, je vous l'accorde ! Ce vendredi marque, je l'espère, une longue série d'analyses sur les différents métiers suspects qui nous entourent. Nous pourrons ainsi mieux comprendre le comportement des personnes violentes.
Ne dit-on pas d'ailleurs, que pour entrer, figurément parlant, dans la peau d'un grand meurtrier, il faut d'abord vouloir entrer, littéralement parlant, dans la peau de ses victimes...