Le président de la marque au Cheval Cabré ne cesse surtout de répéter qu'il aimerait que les grandes équipes puissent construire un troisième châssis qui serait alloué aux petites équipes, ce qui permettrait peut-être ainsi à celles-ci de faire sortir de l'ombre des pilotes prodiges, et surtout de réduire l'écart face aux équipes de pointe. Cependant, les opposants à ce projet - qui sont très nombreux - lui répondent tout aussi souvent que l'image première de la F1, c'est-à-dire la concurrence et la propriété des équipes, en serait profondément dégradée.
Au début du mois de novembre, en menaçant une énième fois de quitter la Formule 1, di Montezemolo indiquait encore : "Il y a la question de la troisième voiture, que nous ne soutenons pas vraiment pour défendre nos intérêts personnels mais pour le bien de notre sport en général. Nous estimons que l’intérêt des fans, des médias et des sponsors pourrait être accru s’il y avait un nombre plus important de voitures compétitives sur la piste plutôt que des monoplaces qui sont deux ou trois secondes plus lentes, et qui se font prendre un tour après seulement quelques boucles. Par exemple, rappelez-vous qu’en 1961, Giancarlo Baguetti avait remporté le Grand Prix de France à Reims au volant d’une Ferrari privée. Ce serait bien de voir une de nos voitures arborer les couleurs américaines à l’avenir, ou chinoises, ou peut-être celles d’Abu Dhabi."
En sa qualité de président de la FIA, et après de nouveaux propos du mêmes genres tenus il y a quelques jours à l'usine Ferrari par di Montezemolo, Todt a cette fois tenu à répondre à son ancien patron avec un nouvel argument. Le français estime en effet qu'un tel fonctionnement pourrait déboucher sur le départ de certaines équipes ou de certains constructeurs si par exemple Red Bull poursuivait son actuelle archi-domination... Avec non pas deux mais trois voitures cette fois. "Non, je ne suis pas en faveur de cette idée. Je pense qu’il est préférable d’avoir une Formule 1 plus équilibrée au niveau des forces en présence, en veillant à combler l’écart entre les grandes et les petites écuries, sans pour autant que les équipes s'échangent leurs voitures. Un système où l’on verrait quatre ou cinq équipes aligner trois voitures serait dangereux. Par exemple, si Red Bull - qui est à la base une compagnie qui fabrique des boissons énergétiques - confiait cette troisième voiture à un jeune pilote qui dominait aisément une écurie d’un grand constructeur automobile, ce dernier pourrait alors décider de quitter la Formule 1, alors que pourtant l'objectif est de conserver absolument ces grandes marques automobiles dans la compétition."