Ainsi, après le fameux «kärcher», et le célèbre «racaille» qui avaient fait couler tant d’encre, il y aura désormais l’incontournable : «casse-toi, pauvre con!». La question est donc posée : même après avoir désacralisé la fonction présidentielle, le chef de l’État peut-il se laisser aller à lâcher en public une insulte destinée à un CONcitoyen ?
Alors qu’il était dans la tourmente et que les sondages semblaient révéler un véritable problème de la personnalité Sarkozy auprès des Français, on aurait pu s’attendre à plus de réserve et de discrétion. Bref, un retour à la modération paraissait inéluctable en prévision des échéances municipales. Mais c’est manifestement plus fort que lui, Nicolas est décidément incontrôlable !
Il y a plusieurs mois, avant même que la campagne présidentielle ne soit entamée, j’avais émis l’opinion que «kärcher», «racaille», n’étaient pas des «dérapages» et que l’homme habile communiquant (ici) cherchait seulement à distiller de manière constante et insistante son message afin de séduire son électorat. Je me demande aujourd’hui, si je ne me suis pas trompée car il se peut qu’il soit tout simplement un impulsif invétéré.
Ce dérapage verbal vient donc s’ajouter à tous les récents «couacs » de la communication de l’appareil présidentiel et gouvernemental sur des dossiers plus sérieux: la laïcité (ici), la sortie de sa directrice de cabinet sur le « non problème » des sectes en France, etc... Toutes ces fausses notes ne sont–elles pas la preuve que non seulement la machine à communiquer de l’Élysée s’enraye mais que le chef de l’État perd le contrôle et son sang froid? N’est-on pas en droit d’attendre d’un Président de la République, qui prône le retour du respect et de la morale à l’école, davantage que ce laisser aller vulgaire et insultant…?