Myopie très française

Publié le 04 janvier 2012 par Kalvin Whiteoak

Des bataillons de fiers serviteurs à l’œuvre 24 heures sur 24 dans des dizaines d’illustres et couteux palais. Des centaines de députés et autres sénateurs aux traitements très éloignés du SMIC. Des milliers de permanents syndicaux choyés comme des volailles de Bresse. Des fonctionnaires en considérable surnombre par rapport à n’importe quel autre pays d’Europe.

Un temps de travail ridiculement bas. Des vacances et autres RTT qui s’accumulent au point que chaque weekend deviendra bientôt rouge pour le fameux Bison. Une allergie aux langues étrangères que l’on retrouve même au sommet de l’État, sans doute comme gage de la fameuse exception culturelle française.

Des PME sous-performantes dont beaucoup de patrons s’avisent seulement en 2010 qu’il serait peut-être opportun de se mettre à exporter. Une balance commerciale dramatiquement déficitaire. Une gestion conduite plus sur un mode amateur que sur des principes sérieux.

Une arrogance qui confine à la fatuité. Une industrie mourante que l’on veut stupidement faire revivre dans son ancienne forme, alors que si elle est morte, c’est pour de bonnes raisons. Un coût du travail extravagant. Une productivité réelle en dessous de tout. Un État omniprésent et multi-couches. Des finances publiques en décrépitude. Etc…

On pourrait malheureusement allonger la liste très facilement. Mais le drame c’est qu’en face de ces « quelques » points négatifs, l’Hexagone vit depuis des lustres en royauté, utilise et prépare mal ses élites, gaspille en d’étranges formations des générations de Bac + quelque chose qui ne sont pas préparés à relever les vrais défis du 21e siècle.

Bref, un pays qui pédale dans la choucroute au lieu de se poser les vraies questions. Voir ainsi décliner d’année en année un pays dont l’histoire et les esprits ont marqué le monde est déprimant.

Quel que soit le futur président qui sera élu en mai, il aura non pas seulement une crise internationale à gérer, mais en plus une crise intérieure supplémentaire qui se résume en deux mots: comment redonner un peu de lustre (et d’espoir) à une nation qui tourne autour d’elle-même sans résultat depuis si longtemps car elle manque de visionnaires à son gouvernail.