Fighter. (réalisé par David O. Russel)
The comeback.
Warrior m'a donné envie de me lancer (enfin) dans ce Fighter. Si ce n'est pas le classique incontesté auquel je m'attendais, il a de sacrés arguments à faire valoir sur le ring des films de boxe. Petit tour d'horizon.
Le film se base sur l'histoire du boxeur Micky Ward, devenu champion du monde après une longue traversée du désert. On le suit dans ses nombreux combats mais surtout dans sa vie familiale tumultueuse.
Histoire éternelle.
Le modèle principal de ce film est certainement Rocky. Il n'y a aucun doute à avoir. Les deux suivent le parcours de deux américains moyens qui s'élèvent au-dessus de leur condition pour briller sur un ring. Fighter caresse du bout des doigts la simplicité et l'authenticité du film de Stallone sans jamais atteindre une telle force. Mais ce n'est pas si grave tant l'ambiance et la mélancolie existentielle touchante sont bien appuyées.
En plus de cet hommage au boxeur de Philadelphie, le long-métrage appartient à une catégorie dont Hollywood raffole: le film de comeback. C'est une sorte d'histoire éternelle au pays des stars. On entend toujours des success story de ce genre. Des stars déchues qui sont tombées dans une dépendance quelconque (pour appuyer le côté tragique) ressurgissent des méandres pour briller à nouveau. Ne citons comme exemple que Mickey Rourke et Robert Downey Jr. Hollywood fabrique des histoires de cet acabit à la pelle. C'est la puissance du rêve américain mes amis. Et la boxe en est la parfaite représentation. Il est intéressant de voir que Fighter fait honneur à cette catégorie.
Un petit côté indé.
Le film pourrait en pâtir mais heureusement ce n'est pas le cas. Il donne l'impression d'avoir été crée pour récolter les statuettes. Transformation physique des acteurs (Christian Bale, Mélissa Léo), codes du cinéma indé (c'est triste de dire ça): caméra à l'épaule, grain sale et surtout l'histoire de sa difficile gestation. Succession de réalisateurs (Darren aronfsky), d'acteurs (Matt Damon, Brad Pitt) et implication d'autres (Whalberg s'entraîne pendant quatre ans, Bale renonce à son salaire habituel). Et la liste est longue. Ils en ont beaucoup joué et ça a marché. Bale et Léo ont eu l'oscar du meilleur second rôle. C'est dommageable mais c'est comme ça que ça fonctionne...
On ne choisit pas sa famille.
Mais le long-métrage vaut surtout pour la description tragicomique du milieu white trash. Celui-là même qu'on ne voit pas souvent au cinéma. Cette famille étonnante est le cœur du film et il en fait tout son sel. Il est étonnant de voir comment Mark Whalberg s'efface dès qu'apparaissent à l'écran Bale ou Léo. Comme si la boxe n'était plus aussi importante. Cette étrange matriarcat (le père est assez drôle) fait tour à tour peur (les sept filles toutes plus crades les une que les autres qui ne servent qu'à appuyer le pouvoir de la mère) et pitié (à quel point cette femme est à côté de la plaque est assez triste). Micky ne peut exister tant qu'il est entouré de cette misère ambiante et de cette famille, oubliée du rêve américain. La matriarche n'est pas le seul élément à prendre en compte, il y a aussi le frère, ce clown drogué pitoyable qui ne se rend pas compte du mal qu'il fait. Dicky est magnifiquement interprété par un Christian Bale au top de sa forme (pas physique^^).
Toute la force du film réside dans cet équilibre habile entre success story qui encense le rêve américain et la description de ce milieu pauvre, qui survit comme il peut, loin des promesses irréalistes d'un tel rêve. Une chronique de l'Amérique d'aujourd'hui en somme.
Note: