[Feuilleton] Mont Ruflet d'Ivar Ch'Vavar - 14/41

Par Florence Trocmé

Mont-Ruflet 
poème-feuilleton d’Ivar Ch’Vavar 
14e épisode 
Résumé de l’épisode précédent : La fin du monde blanc paraît programmée. Cependant le narrateur explore les bois sur les traces de Wastable. Et le soir, les forestiers passent, troupe rapide, verdie aux manches par les mousses des écorces. 
 
La tête pour saluer derrière eux les camarades roma 
Nichels, qui, bientôt, gagnant sur eux, les rejoignent. 
(Il y a quelque chose... oui : de louche dans l’empress 
Ement qu’ils ont mis dans ce mouvement — et leurs   (680) 
Virilités (de types différents)  ont laissé voir là  en cet 
Instant, oui, une petite touche de veulerie  et de vacill 
Ement. Oh !...petite...mais fausse note, accroc, déchi 
Rement. – Les excite l’idée que, tout à l’heure... assis 
Au feu des roulottes à mâcher la chair des hérissons, 
Riant, chantant...leur tempe un moment, va toucher 
La hanche des grandes femmes manouches, debout, 
Farouches, au côté des hommes, et la louche en main 
.La lune se lève et file plein pot dans le passé.) 
                                                                                Rêve 
Du [la date a été raturée].  Dans ce rêve je visite avec      (690) 
Des membres de ma famille (d’abord indéfinis), une 
Maison à la campagne, maison paysanne réhabilitée 
Et qui est notre maison. Elle ne ressemble nullement 
À celle de mes parents à Wailly... On y est, pourtant, 
À Wailly ; et bel et bien au Point du Jour (le hameau 
Où nous restions).  La maison de mon père était une 
Construction neuve, sans caractère. Oui « la maison 
De mon père était sans caractère » : un bon commen 
Cement pour un roman. Celle du rêve paraît,  du res 
Te, située un peu plus à l’est, que l’autre  (mais seule      (700) 
Ment de quelques décamètres) — au niveau, et là, je 
Parle de la réalité, — au niveau d’une mini décharge 
Sauvage (on disait un « mont d’ordures »), que suffi 
Sait presqu’à cacher un vieux sureau, sur la basse br 
Anche duquel très souvent j’allais me percher).  Je vi 
Site, donc, je visite.  Je passe du rez-de-chaussée à l’é 
Tage (grenier aménagé). La montée d’escalier, très é 
Troite,et en l’empruntant, crainte vague d’un fantôm 
E
, du reste tout de suite effacée). Le grenier n’est pas  
Habitable entièrement ; et il y a un problème de fenê      (710) 
Tres...  il semble, enfin, il s’avère que le haut des fenê 
Tres du rez-de-chaussée... comment dire ?... Eh bien, 
Il y a une sorte de chevauchement d’étages, et on n’a 
Pas pu vitrer ces semblants de fenêtre :  on les a aveu 
Glées avec de la toile plastique noire  (j’ignore en fait 
Comment s’appelle ce matériau, – je l’ignore dans la 
Réalité. Pour autant, dans le rêve, je ne crois pas non 
Plus que je le sache. Dirais-je des bâches ?). On sent l’ 
Air, même le vent, mais ça n’est pas désagréable. Au 
Fond du grenier,  donc du côté opposé à l’escalier, il      (720) 
Y a une sorte de bureau-salon-belvédère (ce mot, bel 
Védère
, s’est imposé), avec deux grandes baies latéra 
Les, faites chacune d’une seule vitre,  et allant du sol 
Au plafond. Elles sont bien verticales :  comment est- 
Ce compatible avec la pente du toit :  dans le rêve, la    
Question ne se pose pas.  Et depuis les grandes baies 
On voit la campagne, au nord, et au sud (on devrait 
Voir, à d’assez courtes distances, les forêts).  Par con

prochain épisode vendredi 6 janvier 2012