Mont-Ruflet
poème-feuilleton d’Ivar Ch’Vavar
14e épisode
Résumé de l’épisode précédent : La fin du monde blanc paraît programmée. Cependant le narrateur explore les bois sur les traces de Wastable. Et le soir, les forestiers passent, troupe rapide, verdie aux manches par les mousses des écorces.
La tête pour saluer derrière eux les camarades roma
Nichels, qui, bientôt, gagnant sur eux, les rejoignent.
(Il y a quelque chose... oui : de louche dans l’empress
Ement qu’ils ont mis dans ce mouvement — et leurs (680)
Virilités (de types différents) ont laissé voir là en cet
Instant, oui, une petite touche de veulerie et de vacill
Ement. Oh !...petite...mais fausse note, accroc, déchi
Rement. – Les excite l’idée que, tout à l’heure... assis
Au feu des roulottes à mâcher la chair des hérissons,
Riant, chantant...leur tempe un moment, va toucher
La hanche des grandes femmes manouches, debout,
Farouches, au côté des hommes, et la louche en main
.La lune se lève et file plein pot dans le passé.)
Rêve
Du [la date a été raturée]. Dans ce rêve je visite avec (690)
Des membres de ma famille (d’abord indéfinis), une
Maison à la campagne, maison paysanne réhabilitée
Et qui est notre maison. Elle ne ressemble nullement
À celle de mes parents à Wailly... On y est, pourtant,
À Wailly ; et bel et bien au Point du Jour (le hameau
Où nous restions). La maison de mon père était une
Construction neuve, sans caractère. Oui « la maison
De mon père était sans caractère » : un bon commen
Cement pour un roman. Celle du rêve paraît, du res
Te, située un peu plus à l’est, que l’autre (mais seule (700)
Ment de quelques décamètres) — au niveau, et là, je
Parle de la réalité, — au niveau d’une mini décharge
Sauvage (on disait un « mont d’ordures »), que suffi
Sait presqu’à cacher un vieux sureau, sur la basse br
Anche duquel très souvent j’allais me percher). Je vi
Site, donc, je visite. Je passe du rez-de-chaussée à l’é
Tage (grenier aménagé). La montée d’escalier, très é
Troite,et en l’empruntant, crainte vague d’un fantôm
E, du reste tout de suite effacée). Le grenier n’est pas
Habitable entièrement ; et il y a un problème de fenê (710)
Tres... il semble, enfin, il s’avère que le haut des fenê
Tres du rez-de-chaussée... comment dire ?... Eh bien,
Il y a une sorte de chevauchement d’étages, et on n’a
Pas pu vitrer ces semblants de fenêtre : on les a aveu
Glées avec de la toile plastique noire (j’ignore en fait
Comment s’appelle ce matériau, – je l’ignore dans la
Réalité. Pour autant, dans le rêve, je ne crois pas non
Plus que je le sache. Dirais-je des bâches ?). On sent l’
Air, même le vent, mais ça n’est pas désagréable. Au
Fond du grenier, donc du côté opposé à l’escalier, il (720)
Y a une sorte de bureau-salon-belvédère (ce mot, bel
Védère, s’est imposé), avec deux grandes baies latéra
Les, faites chacune d’une seule vitre, et allant du sol
Au plafond. Elles sont bien verticales : comment est-
Ce compatible avec la pente du toit : dans le rêve, la
Question ne se pose pas. Et depuis les grandes baies
On voit la campagne, au nord, et au sud (on devrait
Voir, à d’assez courtes distances, les forêts). Par con
prochain épisode vendredi 6 janvier 2012