4/5
Avec l'arrivée de Guillermo Del Toro, la franchise passe un cap. Le réalisateur mexicain, en amoureux passionné du cinéma de genre, s’approprie complètement le personnage et les codes pour nous les resservir surboostés ; éliminant les longueurs et les passages inutiles du premier volet, il se concentre sur l’action, les décors, les accessoires et l’éclairage pour les faire coller au maximum à ce qu’il désire entreprendre : le film d’action ultime, sorte de digest d’anime ultraviolent (certains y ont vu l’influence de Kawajiri) et du vampirisme gothique pur jus.
Profitez-en pour vous mettre à jour concernant le Challenge Vampires : en cliquant sur le bandeau ci-dessus, vous trouverez une liste de tous les films commentés dans le cadre de ce Défi cinéphilique.
Ainsi, si le scénario reste bancal mais la réalisation parvient à trouver un équilibre idéal entre scènes d'action punchy, combats ultra stylisés (merci Donnie Yen, qui apparaît d’ailleurs dans le Bloodpack) et répliques qui tuent. Snipes est plus poseur que jamais mais il trouve en Ron Perlman un rival mémorable en terme d'égo surdimensionné. Testostérone et hémoglobine inondent l’écran : les adversaires se jaugent, se provoquent puis s’affrontent au sabre ou au poing : tous les arts martiaux sont passés en revue, sans oublier force explosions et gunfights mémorables. Ca frise souvent le ridicule mais ça sonne pour une fois, et paradoxalement, juste. C’est que l’amateur voit ici l’accomplissement de la plupart de ses vœux : des dialogues qui ne servent qu’à entretenir les statuts de chacun (pratiquement que des punchlines assassines, entre cynisme et humour bon enfant), à se ménager une pause avant de retourner tête baissée dans les combats. Et Del Toro de nous servir quelques plans hallucinants de plongeons acrobatiques et de rétablissements miraculeux, nous gratifiant de duels d’une lisibilité exemplaire, privilégiant les plans moyens tout en poussant dans ses retranchements les possibilités de sa L-cam nouvelle génération.
Délectable, pour les amateurs, jouissif même. Bon nombre de plans et de séquences qui se voient propulsés au rang de « culte » et jetteront les bases des futures exigences des producteurs du genre.
Un mot sur cette race mutante de vampires : si l’essentiel du mythe initié dans le premier volet (et hérité du comic-book Marvel) demeure intact, on aura la surprise de croiser ces Reapers, êtres répugnants, d’une sauvagerie inouïe et qui s’avèrent bien plus proches des créatures qu'il a imaginées pour la Lignée que de Dracula.
Inutile de dire que le blu-ray est attendu avec impatience. On a tout de même le droit à un DVD collector bourré de bonus, Del Toro aimant tellement son métier qu’il nous en fait profiter jusqu’à la lie. L’image est satisfaisante et fait honneur aux nombreux effets de lumière. Le son est dévastateur.
Blade II
Un thriller fantastique de Guillermo Del Toro (2002), adapté d’un comic-book Marvel, avec Wesley Snipes, Ron Perlman, Kris Kristofferson & Donnie Yen.
Un DVD collector zone 2 Seven Sept (2003).
1.85 : 1 ; 16/9 ; VOst ; 115 minutes.
Résumé : Blade continue son combat. Secondé par Scud, un jeune homme doué pour la haute technologie, il doit d’abord tenter de retrouver Whistler, qu’on croyait mort à la fin du 1er épisode. C’est à ce moment qu’il est contacté par une troupe de vampires suréquipés et entraînés pour l’affronter : ce Bloodpack lui propose une trêve, le temps d’éliminer une nouvelle menace sous la forme de Nomak, le prototype d’une nouvelle espèce de vampire mutante…