Mais comme tout le monde s’y met, je n’ai pas le choix et voudrais à mon tour participer à l’édification des masses laborieuses qui pourraient être abusées par l’abus du qualificatif social attaché à une taxe, comme si celle-ci allait venir à leur secours… ce que dénonce fort à propos CC sur l’air de « tiens voilà du boudin ».
Il est en effet utile de le rappeler, cette TVA n’a de social que le fait qu’elle taxe plus durement les importations et favorise donc les productions locales, ce qui pourrait passer pour plutôt louable en soi. Cela entre en cohérence puisque dans la droite ligne du made in France précédemment chanté sur tous les tons par la majorité (et pas que). L’emploi français ne pourrait que s’en porter mieux. Sauf que. A une période où les français souffrent durement d’un coût de la vie que l’on alourdit davantage par tout un tas d’augmentations qui pleuvent comme à Gravelotte sur des produits de nécessité courante et obligatoires, au point que nous n’ayons l’impression que d’avoir à ployer les épaules sans le moindre choix possible à gauche (sic) comme à droite, il me semble peu judicieux de mettre en place des taxes supplémentaires qui vont peser essentiellement sur les français les plus modestes, qui souffrent déjà bien assez comme ça de la plus inégalitaire des politiques qui soit : sarkozyste.
Si réforme de la fiscalité il y a, ne devrait-t-elle pas se concentrer sur le concept (qui ne doit pas n’être que cela) de redistribution des richesses, et donc se montrer plus progressif, toutes taxes confondues, en fonction du niveau de revenus et de plus-value sociale apportée par tel ou tel produit, effectivement ? Il est donc impératif, et je ne suis pas le seul à le dire, mais d’autres plus qualifiés que moi également, de mettre à plat toutes les taxes françaises, dont le nombre a si considérablement augmenté ces dernières années, afin de globaliser les retenues, dont je suis favorable à ce qu’elles soient prélevées à la source, plutôt qu’elles ne deviennent la mauvaise surprise de fin d ‘année…
En outre, comme le souligne le billet constitué par la proposition n°5 du manifeste des économistes atterrés (je ne saurais trop vous conseiller de le relire, tant il est actuel et judicieux), il est vain et mensonger de prétendre que les caisses du gouvernement de l’État puisse ressembler à la goyotte du Père François. Comme s’il suffisait de créer encore et toujours une nouvelle taxe, qu’elle se nomme TVA sociale ou pas, pour renflouer les caisses de l’état alors que cette politique d’austérité ne fait qu’aggraver le phénomène de récession que nous sommes en train de connaître.
Une fois de plus, on va donc faire porter sur des gens qui n’y sont pour rien le poids de la dette et des déficits publics, alors que les banques qui sont à l’origine de ce marasme, et qui prête aux états à des taux quasi usuraires, ne sont en aucun cas davantage soumis à contribution. Une grande entourloupe, assurément.
Ce genre de politique inique finira bien par se retourner contre ceux qui la cautionnent, qu’ils soient de droite, de gauche, ou du milieu. La colère populaire n’y regardera pas de si près…
J’espère que ceux qui représentent encore, même un peu, ce peuple là auront l’occasion de dire à l’occasion du sommet pour l’emploi, le 18 janvier prochain, à quel point cette mesure, comme l’exprime par exemple le leader de la CGT, (d’autres syndicats s’expriment aussi, en rejoignant la position de la fondation Copernic), constitue effectivement une « arnaque… antisociale ».
Et puis d’ailleurs, comme nous le remet en mémoire le blog d’un gâteau qui pourrait être indigeste, même des gens de l’UMP étaient contre… avant de retourner fort à propos leur veste.