Synopsis : Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d'être plus proche du peuple en le servant. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d'Afrique noire. Quand au même moment Arletty tombe gravement malade et doit s'aliter, Marcel doit à nouveau combattre le mur froid de l'indifférence humaine avec pour seules armes son optimisme inné et la solidarité têtue des habitants de son quartier. Il affronte la mécanique aveugle d'un Etat de droit occidental, représenté par l'étau de la police qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon refugié. Il est temps pour Marcel de cirer ses chaussures et de montrer les dents.
Je suis ressortie de la salle de cinéma souriante et perplexe à la fois. Souriante car je savais que le sujet même de ce film n'allait pas me laisser insensible : on y parle d'immigration, de sans-papiers, d'amour et de solidarité, tant de thèmes qui me sont si chers. Mais j'avoue avoir eu un peu plus de mal avec le côté désuet du film et les anachronismes permanents. Au cinéma comme ailleurs, j'aime avoir des repères, me situer dans l'espace, dans le temps. Dans Le Havre, ces références sont relativement déroutantes. Je ne doute pas que les cinéphiles aient trouvé cette technique extraordinairement géniale, personnellement je n'ai pas été emballée plus que cela. Avec en prime l'impression que le cinéma de Kaurismäki est réservé à une certaine intelligentsia, dont je ne fais pas spécialement partie. Je n'irais pas jusqu'à parler de branlette de cerveau (métaphore très parlante, à mon sens, désolée!), car les frères Kaurismäki me sont fort sympathiques. Je dirais plutôt qu'il s'agit d'une question de goût : certains apprécieront, d'autres moins. Le Havre reste un film à voir, ABSOLUMENT.