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Quand Hollande met la droite en émoi

Publié le 03 janvier 2012 par Davidme

Quand Hollande met la droite en émoi Ce matin, François Hollande, candidat du Parti socialiste, a réussi un tour de force : mettre la droite, la droitosphère et la gauche sceptique en émoi. La raison : un texte paru dans Libération intitulé : "le changement c'est maintenant" et lisible ici.
Le candidat socialiste y dresse le bilan - juste - du quinquennat sarkozyste. Les faits sont têtus. Il n'est pas contestable que Nicolas Sarkozy a "dégradé" la France. Comme aucun autre avant lui. Que ce soit sur le plan des valeurs, de l'économie ( la dette n'a jamais autant augmenté que sous des gouvernements de droite auxquels il appartenait 2002-2007 ou qu'il dirigeait depuis 2007. Je ne parle pas du chômage...etc...) Qu'il ne vienne pas nous parler de la crise. Il a mené une politique de clans. Aidant les riches et traquant les pauvres. Listant les bons français et les autres. Bref, complètement à rebours de ce qu'est la France. Alors oui, il a dégradé notre pays.
Qu'écrit- il ? "Un mandat se juge sur ses résultats, une politique sur sa cohérence, un caractère sur sa constance". ou encore "Il y a surtout les politiques injustes et stériles menées depuis dix ans, les fautes économiques et morales de ce dernier quinquennat. Il y a donc la responsabilité personnelle de celui qui est au sommet de l’Etat depuis cinq ans.
Bref, François Hollande dans cette adresse aux Français n'hésite pas à rompre avec l'image de Flamby qui lui colle à la peau. Et il y parvient. Et là, la droite se met en émoi.
Sur Twitter, Nadine Morano devient un spam ambulant pour dénoncer de manière automatique les propos du candidat socialiste, les représentants la droitosphère libérale (MRY, Koz Toujours ou encore krstv) s'en donnent à cœur joie, les médias sont désarçonnés. Bruce Toussaint sur Europe 1 en profite donc pour piéger Moscovici en tronquant des citations.
C'est ainsi que l'on peut conclure que la droite est en émoi devant un changement réel de Quand Hollande met la droite en émoi stratégie de François Hollande. Elle l'imaginait policé. Le voici pugnace. Le texte touche donc juste.

Plus étonnante est la réaction de ce que l'on peut qualifier de gauche sceptique - dont l'auteur de ces lignes peut aisément faire partie tant il est critique vis à vis de la gauche et de François Hollande. Il suffit de lire ça ou ça ou encore ça. Sur lePlus Nouvel Obs, sous la plume de mon amie l'excellente Aurore Gorius (co-auteur de l'excellent les Gourous de la com') la chose suivante : "Si les socialistes ne travaillent pas à éclaircir encore le projet de François Hollande, Nicolas Sarkozy pourrait sembler avoir plus de fond (il est dans les dossiers). Même après "cinq années de présidence de la parole". Ce serait un comble".
La critique peut s'entendre, je l'ai moi-même formulée ici. Deux objections cependant. D'abord depuis deux ans Hollande trace son sillon en égrenant sa réforme fiscale ambitieuse, son ambition pour la jeunesse, ses propositions sur le nucléaire etc...
On peut ne pas être d'accord avec cela, mais il est assez compliqué de dire qu'il n'y a pas de fond. A moins que les thuriféraires de François Hollande aujourd'hui n'aient préféré que lors de cette adresse aux Français, François Hollande ne se mue en comptable. Les mêmes auraient alors accusé ce dernier de manquer de hauteur. Comme un écho à la scène du promeneur du champ de mars de Guédiguian où le Mitterrand-Bouquet dit au Benamou-Lespert "je suis le dernier des grands présidents, après moi il y aura des financiers et des comptables".

Bref, Fraçois Hollande avec cette adresse aux Français a choisi de casser la boîte dans laquelle la droite, la gauche, et les médias l'avaient rangé. C'est un bon début de campagne. La droite en est toute émoustillée. Il faudra confirmer cela et bien sûr donner des mesures concrètes. Mais le "rêve français " tel qu'écrit ce jour dans Libération (Celui qui permet à la génération qui vient de mieux vivre que la nôtre. Celui qui transmet le flambeau du progrès à la jeunesse impatiente, celui qui donne à la Nation sa fierté d’avancer, de dépasser ses intérêts et ses catégories d’âge et de classes pour se donner un destin commun, qui nous élève et nous rassemble. Cette espérance n’est pas vaine. Elle est le fil qui renoue le récit républicain) est une très belle base présidentielle, pour que la "France ne soit plus dégradée".


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