Néanmoins, face aux données contradictoires de risque de rupture des implants PIP, soit un taux de 3,8% estimé par l'Afssaps à fin décembre et de 7 à 8% selon les récentes données d'une chaîne de cliniques britanniques, le secrétaire à la Santé a mandaté une nouvelle enquête pour déterminer le risque réel de rupture des prothèses PIP, dont les résultats pourraient conduire les autorités britanniques à revoir leur position.
Andy Burnham, délégué à la santé du parti Travailliste appelle à un plan, basé sur un accord avec l'industrie privée de la chirurgie esthétique, précisant aux 40.000 femmes concernées qui payera pour leurs interventions. Les «messages contradictoires du ministère ont inquiété les victimes et les familles sont à la recherche d'une réponse plus forte du gouvernement », a-t-il déclaré au journal The Guardian. .
Les cliniques devraient participer à la prise en charge : Il est vrai que la question n'a pas été traitée en France puisque l'Afssaps prendra en charge les coûts d'une explantation par ailleurs recommandée des prothèses PIP mais elle pourrait tout à fait se poser en cas de souhait, légitime, de reconstruction, cette intervention n'étant prise en charge que pour les interventions à visée reconstructrice, après cancer du sein. Au Royaume-Uni, la réponse de certains prestataires privés aurait été largement insuffisante et irresponsable, selon la presse britannique, certains chirurgiens renvoyant tout bonnement les patientes aux bons soins du NHS. Les travaillistes, réclament donc aujourd'hui un protocole clair avec les cliniques de chirurgie esthétique.
3 demandes principales : Les travaillistes demandent, pour les femmes implantées, l'accès immédiat au dossier médical de la part des cliniques de chirurgie esthétique, la prise en charge –sans frais et en urgence- par les cliniques des explantations, lorsqu'il existe des preuves d'une rupture, une consultation gratuite pour toutes les femmes ayant reçu des implants PIP avec les résultats de l'examen en urgence. Des requêtes qui pourraient inspirer les autorités françaises ?
La perspective d'un registre, à mettre en place au niveau national est à nouveau évoquée, avec l'enregistrement par les médecins et les établissements des données liées à chaque implant posé. Une précédente initiative avait échoué car elle dépendait alors des déclarations des patientes.
Les politiques ont d'ores et déjà soulevé ce qui sera, selon eux, le prochain scandale, les injections anti-vieillissement dont de botox. Il se trouve que la formation des esthéticiennes pratiquant ces injections serait largement insuffisante (au Royaume-Uni) et que plus de 160 références seraient disponibles sur le marché…
Sources :Médias britanniques, MHRA, The British Association of Aesthetic Plastic Surgeons “Preventative removal of defective implants "not unreasonable" move”, MHRA Poly Implant Prosthese (PIP) breast implants update, Afssaps Synthèse des données Nouvelles recommandations de suivi des femmes porteuses d'implants PIP (Visuel NHS)
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