Quand Dukan se pose en chantre de l’obésité, après avoir mal nourri des millions de personnes en vendant et vantant sa méthode à l’inefficacité et à la dangerosité
redoutables, le voilà qu’il se veut Maître de l’amincissement… Mais il traite le problème de
l’obésité avec un œil aussi expert que celui qui l’avait amené à ses non-régimes.
Le margoulin de la malnutrition continue à s’en prendre à des personnes en détresse, malades… et il n’y va pas par quatre
chemins. Les inexactitudes, les contre-vérités, les faussetés s’enchainent dans un galimatias infondé, dans une logorrhée verbeuse indigne.
Encore une fois, il prend le risque majeur – s’appuyant sur sa popularité injustifiée, de mettre en danger la santé de milliers de
malades, de personnes obèses ou en surpoids qui n’ont absolument pas besoin de lui pour perdre du poids. L’obésité, Monsieur Dukan, ne se traite pas à la légère et à l’aune de votre égo dont on
souhaite qu’il retourne dans un anonymat d’où jamais il n’aurait dû sortir.
Dukan ou la malhonnêteté au service de l’Ego
Partons d’un postulat simple, bien que véhément : Dukan prend les gens pour des c*** pendant plus d’une décennie. Il donne des
leçons, annihile des années d’efforts de nutritionnistes, de vrais médecins, et il poursuit aujourd’hui son œuvre au noir en gonflant son compte bancaire d’une somme indigente de conseils aux
obèses.
L’as du yo-yo, à l’ineptie nutritionnelle chevillée à ses relevés bancaires glissées entre deux recettes, après avoir fait maigrir, puis
regrossir de nombreux Français, après avoir fait une jolie fortune sur une recette de
régime éculée et dangereuse (ce n'est pas moi qui le dit mais l'ANSES), se pose comme le chantre de la citoyenneté dans la lutte contre l'obésité.
Appeler son livre « Lettre ouverte au futur président de la République », on appelle ça, trivialement, de la récupération, de
l’opportunisme malsain, une tentative affligeante de redorer un blason terni par une immense incompétence érigée en principe de vie. Et là, il fait fort, très fort.
Un spécialiste de l’ineptie, et tout le monde le chante en chœur
Le plus pathétique dans cette affaire Dukan tient en ceci que la communauté de la communication (et de la volonté de faire de l’audience
avec un nom bankable) reprend son refrain en boucle. Le monceau de stupidités, de balivernes, de conseils périlleux s’entend sur les radios, les chaines de télévision, se lit dans
la presse et une foule éberluée d’éditeurs en quête de profits faciles le suit avec un brin d'admiration béate.
Cette admiration purement intéressée diffuse, allègrement, une parole évangélique à la hauteur de vue spéléologique et abyssale.
Son discours est absolument pathétique [lire ici son interview] : lui qui se dit
nutritionniste ignore avec superbe que l'IMC ne s'applique qu'aux adultes - or il veut instaurer une option au Bac, basée sur la conservation d’un Indice de Masse Corporelle prétendument
correct par de jeunes ados. Dans cette même interview, il parle de quatre plans nutrition et santé alors que l'on vient à peine de mettre en place le PNNS 3, sans être corrigé par le journaliste,
même a posteriori par NDLR (note de la rédaction).
Quel manque de rigueur ! Pire encore : quel manque de crédibilité pour un écrivassier phraseur, rimeur altruiste se plaisant à
mêler la détresse de l’autre à son profit égotiste.
Du conseil à l’absurdité
Même si la prévention du surpoids et de l'obésité passe forcément par l'école, elle passe par l'éducation familiale et
périnatale. Ce n'est pas en stigmatisant les adolescents en surpoids que l'on fera progresser cette démarche qui doit être globale. Il propose le BAC de la honte.
On frôle l’absurdité.
Les industriels doivent effectivement se mobiliser mais de façon appropriée et coordonnée pour compléter un vrai dispositif
citoyen et social. Quelles sornettes de valoriser les seuls produits de la "dukanomania". Tous les industriels ont leur place dans ce travail et ils en sont conscients. Ils ne
demandent qu'a être accompagnés et non pas dirigés ou fustigés.
Monsieur Dukan n'est pas le Nicolas Hulot de la lutte contre l'obésité, quand bien même son régime a pu faire maigrir un candidat de
gauche ou de droite ou du centre ou d’ailleurs. La seule chose contre laquelle il semble incapable de lutter : sa mégalomanie qui ne le fera pas, en tous les cas je l'espère, émerger comme
un support d'argument électoral, comme l'écologie l'avait été en 2007.
Pour l’obésité, l'année commence bien mal. Espérons que cet évènement ne préfigure pas le reste de l'année qui vient de
naître.
Les margoulins ne manquent jamais de culot. Alors faisons ensemble en sorte que vive 2012 pour notre bonheur à tous !
Monsieur Dukan, quand on veut se hisser au niveau supérieur, on monte sur un
escabeau, pas sur des malades.
Pour mémoire, revoyez notre interview d'Hervé Pouchol qui a consacré un livre sur le régime Dukan et qui parlait déjà de "l'homme qui
veut sauver la planète" : http://www.obobs.net/article-regime-dukan-le-pour-et-le-contre-rencontre-avec-herve-pouchol-76248901.html