Le premier film vu cette année ne pouvait pas être autre que ce phénomène de 2011, le film d’Eric Toledano et Olivier Nakache. Pourtant, nous avons largement attendu avant de nous précipiter voir cette œuvre plébiscitée par le public. Seuls les médias « sérieux » comme les Cahiers du cinéma, les Inrocks, ou Télérama l’ont assassiné … On mesure bien là le fossé entre les intellectuels (ou qui prétendent l’être) et la grande majorité de la population …
Il crève l’écran, nous fait aimer son personnage de grand Noir superbement bâti, sympathique et non inquiétant, plein d’a priori lui aussi sur ce qu’il convient ou pas de faire. Un ange noir passe, et tout le monde accède au bonheur. Un peu le « négatif » du film de Pier Paolo Pasolini, Teorema (sorti en 1968, où l’ange était incarné par Térence Stamp).
Pour François Cluzet, ce n'est pas une surprise, on connait son talent. Mais pour Omar, franchement, c'est une sacrée découverte d'un comédien de 34 ans drôle et plein d'humanité.
Un succès étonnant tout de même, dans un pays aussi « coincé » que le nôtre, avec près de 20% de la population prête à élire Marine Le Pen. Avec une histoire si délicate à évoquer, une situation particulièrement sensible d’un homme toujours debout dans sa tête, malgré sa tétraplégie, il fallait oser … Et ce succès, mérité, n’est pas encore terminé – j’espère vivement que le score dépassera celui des Chtis – laisse à penser que rien n’est perdu au royaume de France …