Le 21 décembre 2011, à l'occasion du "Jour le plus court", opération destinée à mettre en valeur le format court initiée par le Centre National de la Cinématographie, mon film Sillons... a été diffusé dans une quinzaine de lieux en France. Il y a eu, parmi eux, des salles de cinéma, des bars, des médiathèques, des prisons, mais le lieu le plus incongru, ce fut Gare Montparnasse, sur des écrans géants, avec vingt autres films (dont quatre Méliès).
Comme Sillons... a d'abord été fait pour être vu en ligne (sur ce blog notamment), comme je pensais il y a un an qu'il ne toucherait qu'un public restreint, ça ne me gênait pas - ça m'amusait même - qu'il soit montré dans un cadre dont je savais pertinemment qu'il ne rendrait aucunement justice aux œuvres (des films dans une gare, allons !). Mais à ce point-là, comme vous allez pouvoir le constater, ça pose de vraies questions. Surtout quand cette projection Gare Montparnasse fut un des événements principaux mis en valeur par la communication fort bien orchestrée du "Jour le plus court" (venue du directeur du CNC, plateau radio, etc).
Non, contrairement à l'argument publicitaire déployé à l'occasion, ce n'était pas une super idée de montrer des films aux voyageurs ou à ceux qui les attendaient dans de telles conditions (dans un lieu qui n'est que de passage ; avec une luminosité tellement forte autour qu'on voyait mal ce qui figurait sur les écrans). C'était même assez triste, surtout, tous ces films qui passaient, fantomatiques, sans que personne ne les regarde...