On le sait, mais on ne l’admet pas encore : la transparence a triomphé. Avec la capacité instantanée de publication et de diffusion de masse accordée à tout un chacun par internet et ses outils, la transparence est au coeur de l’internet 2.0.
Les combats des professeurs et de leurs syndicats contre Note2be sont déjà des combats d’arrière garde car rien ne saurait faire obstacle à une tendance aussi profonde. Le “Jouissons sans entrave” de mai 68 est devenu 40 ans après “Exprimons sans entrave”. Ce n’est que le début. Et rien ne saura arrêter la tendance car les opportunités de faire héberger ses propos dans un cyber-asile dépendant d’un cadre législatif moins regardant se multiplient. Il y avait les pavillons de complaisance pour les amateurs peu scrupuleux, les paradis de l’anonymat financiers de l’argent pas clair, nul doute qu’il y ait prochainement des hébergements de complaisance ou l’anonymat et la liberté d’expression permettront tous les excès.
La solution aux dérives évidentes de la transparence ne réside pas dans une judiciarisation systématique : les limites de ce procédé sont par trop évidente quand on voit déjà les difficultés de puissants lobbys et des majors a contenir le phénomène du peer to peer.
La solution au problème réside dans la transparence elle même ! Ainsi, il s’agirait de proposer et d’encourager une TRANSPARENCE MULTI-LATERALE TOTALE.
Dans l’exemple de Note2be, il s’agirait d’abord que les commentaires des élèves ne soient pas anonymes. La liberté d’expression n’est pas la liberté de dire n’importe quoi et le fait de signer ses propos oblige à les peser puis à les assumer. Ensuite, il s’agit de permettre aux professeurs de Note2be de participer aux débats initiés par les élèves, de s’exprimer dans le respect et sans vindicte sur leur conception du métier et leurs objectifs par exemple (cf billet précédent sur l’extension Note2be dédiée aux professeurs).
Bref, responsabiliser et dialoguer, sans passion ni morgue, éventuellement désamorcer des situations conflictuelles avant qu’elles ne s’enveniment : l’enjeu et la justification de la transparence est là.
La transparence a outrance initiée par l’accession du plus grand nombre aux outils de d’expression et de publication de masse n’est pas une menace mais peut s’avérer une chance si la logique de la transparence est poussée au bout, en proposant d’emblée des outils permettant de l’utiliser comme un vecteur de dialogue, de progrès et d’harmonie.