BRUXELLES, 4 mars 2008 (AFP). La Commission européenne s’est dite préoccupée mardi par l’impact de la forte hausse des prix des denrées alimentaires sur les populations vulnérables dans le monde, affirmant être prête à revoir en hausse son aide humanitaire face à ce phénomène.
En l’état, elle a annoncé pour cette année une première enveloppe financière record de 160 millions d’euros pour lutter contre la faim. Elle était de 135 millions d’euros l’année dernière.
L’enveloppe est destinée à l’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Nord, l’Asie, le Caucase et le Moyen-Orient. “Près de 19 millions de personnes sont concernées dans 16 pays”, a-t-elle précisé dans un communiqué.
“Cette décision de financement, la plus importante jamais annoncée par le service d’aide humanitaire de la Commission, a pour but de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables victimes des pénuries alimentaires à la suite de catastrophes naturelles, de crises économiques et politiques et de conflits armés”, a-t-elle dit.
Dans le même temps, la Commission a exprimé son inquiétude face à la hausse des prix alimentaires qui risque de compliquer encore davantage l’approvisionnement des populations les plus fragiles et pourrait même causer une catastrophe humanitaire.
“Ce n’est peut-être pas un tsunami ou un tremblement de terre mais l’inflation génère des besoins humanitaires et nous devons faire en sorte qu’une +sécheresse financière+ ne se produise pas” pour les populations concernées, a souligné le porte-parole de la Commission, chargé des questions d’aide au développement, John Clancy.
“Nous pourrions devoir débloquer davantage de fonds” pour faire face à ce phénomène qui réduit le “pouvoir d’achat” de l’aide financière versée jusqu’ici, a-t-il ajouté, en soulignant qu’”il existe une réserve d’urgence”.
“Nous sommes tout à fait conscients des problèmes potentiels causés par la forte inflation des prix alimentaires. En 2007, les seuls prix du blé ont augmenté de 81%”, a ajouté John Clancy, lors d’un point de presse.
“Nous sommes déterminés à faire en sorte qu’aucune des populations vulnérables, que nous voulons aider, n’ait faim à cause de la hausse des prix de l’alimentation”, a-t-il ajouté.
Les prix des grandes matières premières agricoles, qui ont déjà pulvérisé tous leurs records ces derniers mois, devraient selon les spécialistes poursuivre leur ascension jusqu’à l’orée de 2009, avant une stabilisation à un niveau élevé.
Blé, soja et maïs, toutes les matières utilisées dans la fabrication d’aliments de base sont concernées.
En cause: la croissance de la demande en biocarburants (qui absorbent une partie de la production de céréales et de soja), la hausse de la consommation dans les pays émergents tels la Chine ou l’Inde (où les habitudes alimentaires ont changé en raison de l’accroissement du pouvoir d’achat) et la fonte des stocks.
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