Dévastées ? Pillées ? Non je ne me suis pas converti à la religion conservatrice anti-prêts des tribuns de l’art, défenseurs patentés du patrimoine et opposants farouches aux prêts d’œuvres d’art (quand ce n’est pas dans un but hautement ‘scientifique’). Au contraire, je suis ravi d’avoir vu ces pièces, et bien d’autres, une semaine plus tôt, à Paris, à la Pinacothèque. Pour qui s’intéresse un peu à l’art étrusque, au-delà des sarcophages spectaculaires du Louvre, c’est l’occasion de voir (jusqu’au 8 janvier) une très belle exposition, raisonnablement didactique, et avec des œuvres qui voyagent rarement et que, si vous n’allez pas souvent dans les petits musées toscans, vous n’avez sans doute jamais vues.
Donc, il faudrait remercier la Pinacothèque d’avoir organisé cette exposition, après d’autres tout aussi spectaculaires (comme les soldats de Xian, par exemple), mais toujours décriées par les mandarins de l’art officiel (« l’espace entre deux épiceries de luxe » disait l’un) ? Oui et non, car le prétexte de cette
L’argument semble essentiellement basé sur la similitude filiforme entre l’Ombre du Soir (qui n’est d’ailleurs pas unique, contrairement à ce qu’écrit Philippe Dagen, il suffit d’aller au Louvre – ou même seulement à la boutique – pour en voir une autre, féminine, elle, et ces ex-voto longilignes sont fréquents au IVème siècle av. J.C.) et les statues tout aussi longues de Giacometti : c’est un peu mince, d’autant plus que ces statues étrusques sont fines, polies, lisses, bien finies, alors que celles de Giacometti sont rugueuses, pleines d’empreintes, d’essais, de rajouts de matière, de tentatives incessantes, comme si on ne voyait là qu’un état, qu’une ébauche parmi d’autres, toujours insatisfaisante à ses yeux.
Photos courtoisie de la Pinacothèque. Giacometti étant représenté par l'ADAGP, la seconde photo sera ôtée du blog au bout d'un mois.