Nous avons déjà évoqué cette (très) sympathique collection qui saisit, à l'âge de 20 ans, des écrivains majeurs de notre paysage littéraire.
Penchons-nous sur l'opus dedié à Gustave Flaubert (1821-1880)
" A 20 ans, Gustave est un fils de famille pressé de ne rien faire, et surtout pas le droit auquel il est destiné. Réconcilier en lui l'insouciant et l'angoissé, c'est le défi de sa jeunesse, celui qui rendra possible tous les autres."
S'il ne publie que bien plus tard ses romans consacrés - Madame Bovary, Salammbô, La Tentation de Saint-Antoine et L'Education sentimentale, ..-(sans oublier son recueil de nouvelles, Les Trois Contes et la publication posthume de l'attachant Bouvard et Pécuchet, le jeune, beau et encore fringant Gustave a déjà adopté la méthode de travail - forcené - qui sera sienne toute sa vie: récolte intense de documentation, prise de notes, leur consignation dans des fiches...le tout aidé par une mémoire colossale. Il peut s'arrimer à sa table de travail jusqu'à 15 heures durant...
" Une garçonnière en plein Paris. Enfin libre de la tutelle parentale. Et il vient de fêter ses vingt ans. On pourrait croire que le jeune Gustave s'offre la belle vie. Lui aussi pourrait le croire, ou plus exactement le faire croire."
Focalisé autour des années de ses vingt ans - celles qui le voient passer le bac en élève libre, s'octroyer la faveur paternelle d'un congé sabbatique et d'un voyage initiatique dans le Sud de la France et en Corse, aborder le Droit à vrai contrecoeur, l'abandonner, saisi à bon propos par une crise nerveuse que d'aucuns qualifieront - à tort - d'épileptique, rencontrer Maxime Du Camp, son grand ami, .... l'essai de Louis-Paul Astraud éclaire la vie, la psychologie et l'oeuvre entières de l'écrivain de génie.
Apolline Elter
Gustave Flaubert à 20 ans. Un vieux garçon, Louis-Paul Astraud, Au Diable Vauvert, janvier 2010, 12 €