C'est la dernière fois que je vous parle de 2011 !

Publié le 02 janvier 2012 par 40centimes @jocelyn_tu

Promis.
Depuis plusieurs semaines, calendrier oblige, les rétros en tout genre ont fleuries… (Sur 40 centimes aussi)
Il y a peu, Reuters publiait les 100 meilleures photos de l’année 2011, reflet médiatique (il faut insister sur le mot) de l’actualité de l’année. 
Dans la même veine, Google et, plus étonnant, Twitter ont fait le même exercice.

À partir de là, on peut y voir l’anecdote sympathique du simple retour sur l’année. On peut aussi voir le rapport de force qui s’installe dans le poids de la fabrication de l’opinion publique et dans le relais de l’information. 
Que Reuters réalise une rétrospective des sujets d’actualités qui ont animé notre monde parait tout à fait logique (c’est son métier), mais que Google, en tant que moteur de recherche et agrégateur de contenu, réalise cet exercice paraît déjà moins évident. De même, Twitter, simple medium de l’information, n’est pas “éditorialiste” de cette dernière.

Alors pourquoi de telles rétros ?
Google, même talonnée par Facebook, reste la marque incontournable du web. “Votre marque est ce que Google en dit” nous rappelle Chris Anderson (Wired).
Au delà du retour sur l’actualité, cette rétro nous montre, une fois de plus, la puissance de la marque américaine. Elle s’expose aux yeux du public comme incontournable et aux coeur des sujets qui font notre société. Elle dégage également un message implicite à l’égard des marques et surtout des médias (en conflit permanent avec Google News) de sa main mise sur la recherche et donc sur l’audience. 

Twitter, bien que plus petit, entre dans la même logique. Son champs d’intervention, plus mince, place tout de même le réseau de micro blogging au coeur de l’actu. Plus intéressant encore, elle met sur la même ligne (imaginaire) de légitimité les grands médias (CNN, Huffington Post) et les e-influencer. Une preuve, s’il en fallait une, que le rapport de force change. Que les modes de diffusions ont évolué et que l’opinion se construit de plus en plus sur le web.

Ce nouveau rapport de force, très bien représenté aussi sur la rétro de Google avec la forte présence de Google + (Hangout et +1), nous montre une info moins verticale, plus vivante et médiatisée (donc choisie) par les utilisateurs et non plus part une “institution” (entendez Reuteurs). 

Cependant, l’idée idyllique d’une nouvelle ère sociale, où les outils ne seraient que les moyens prodigieux du partage d’une information transparente et accessible est difficile à entendre (même en période de noel). Les images, les textes nous projette un monde de l’information émotion et de l’absence d’analyse. La part belle aux sentiments, à la description furtive et à l’image, avec l’ensemble des risques que cela comporte.

Les algorithmes de Google, les cercles, les listes twitter et le réseau en général nous montre que l’on fait preuve de peu de “vraie” sérendipité (Voir conférence TED de Eli Pariser) et que nos recherches sont filtrées plus ou moins naturellement.
Ces rétros 2011 restent pour moi de magnifiques démonstrations de la puissance de ces acteurs… À déguster avec une pointe d’esprit critique.  
Ce sont aussi des symboles de l’évolution de notre société, de la fabrication de l’opinion publique et des lieux où se retrouvent “les” audiences. 

À noter : Il est étrange qu’aucun RT retweet ou @mention ne soit visible dans la rétro de Twitter. c’est peut-être une preuve de plus que la marque a souhaité ici se présenter seulement en créateur de l’information, omettant alors tout son aspect social.. La vidéo semble ainsi plus destinée aux professionnels du secteur qu’au public qui “devrait” s’y abonner. À mettre en perspective avec les récents efforts de Twitter pour les pages marques.