Le rituel du temps pour une 2012ème
fois résonne.C'est sur un fond d’inquiétude et d'incertitude
que 2011 s'achève.
La crise a fait tremblé le capitalisme mais
finalement peu touché le capital. Les entreprises réduisent la
voilure comme à l'entrée de la tempête. Jamais autant on a eu
besoin d'espoir. Et de cette croissance qui sourd dans les
gains de productivité qu'une meilleure intelligence et des outils
plus puissants permettent d'obtenir. On souhaite que 2012 soit l'année
du retour de l'innovation.
Dans le vaste nuage électronique, il y a les ressources d'une année heureuse.
L'expansion des réseaux sociaux, la
multiplication des plateformes, la densification des écrans, l'interconnexion des appareils et des hommes offrent à
l'invention des ressources précieuses. Que ce soit pour vendre, pour maintenir des relations, pour s'éduquer, se soigner, prendre soin
de ses biens, régler sa consommation, prendre des nouvelles des autres, des milliers d'applications et
d'organisations sont encore à créer. Les données se comptent
désormais en Tera et Péta. Ces nouvelles échelles sont à grimper!
Des formes nouvelles de consommation
émergent, des formes nouvelles de commerce s'inventent, des formes nouvelles
d'échange naissent et se transforment. Leur enjeu est celui du consentement à payer. Le socle
commun a été financé par la publicité, l'esprit de la gratuité
et la clairvoyance de l''Etat. Cela doit se poursuivre : nos
chalutiers doivent tirer les filets du marché.
Une des sources de richesse qui en
conduit l'expansion est celle qui depuis toujours fait notre richesse
: la valeur de ce produit chacun monde et qui ne
vaut rien sur le marché. La véritable valeur ne se révèle pas que
par les prix, mais par ce temps gagné sur les choses que l'on fait,
et que l'on consacre à des choses nouvelles. Nos idées, nos rêves,
nos mythes, nos histoires, nos couleurs, nos musiques, nos images,
nos poèmes, nos recherches.
Le temps. Mettre le plus de temps
possible dans un temps limité. Celui de lire une page où les
phrases, les sons, les images représentent autant de temps passé à
les élaborer, autant de temps passé par nos amis à créer et qu'ils
partagent le temps de les avoir lues. On peut avoir beaucoup d'espoir,
sachant que les savoirs des autres tiennent dans le temps de nos
vœux. Le temps, du temps, c'est ce qu'on souhaite à chacun, un
temps commun.
Pour l'année de la crise, quelle
ironie que ce vœu se forme dans une mise en commun alors que
l'intérêt semble mener à la ruine. Espérons que tombe des nuages
la pluie qui fait grandir les graines au printemps et qu'un beau
soleil nous donne ses lumières.