Comment ne pas repenser à la parole dite oblique (peu importent ici les réserves émises quant à ce mot qui me paraît instable)? Comment ne pas repenser à la parole dite oblique au moins quand nous sommes confrontés aux discours purs et durs (ceux qui identifient facilement l'ennemi et le mal) ou, très différents (attention!), au style des rapports (là, on sait immédiatement de quoi on parle et les mots s'effacent sans reste ( croit-on) au pied de ce qu'ils désignent. La simplicité ne serait qu'un "effet de surface". Le "simple" - ce qu'on croit être tel - n'est jamais qu'une simplification abusive qui a son style (comme je l'ai aussitôt dit) et sa rhétorique. Aucun motif, donc, de l'avaler comme tel, de ne pas l'interroger, de ne pas lui demander des comptes... Au contraire. Ainsi, il apparaît que le "discours direct" est une ruse (qu'elle soit grossière ou non, on est surpris de voir à quel point elle "marche" et fait son chemin), un redoutable détour.
Que fait celui - ou celle - qui s'exprime simplement?
Qui croit qu'il faut parler simplement aux enfants, ces êtres si compliqués? Le pédagogue? Mais n'est-il pas aussi, à sa façon, un homme - ou une femme (pourquoi tant de femmes pédagogues?) - du discours pur et dur?