Sherlock // Saison 2. Episode 1. A Scandal in Belgravia.
Après plus d'un an d'attente, Sherlock est donc de retour pour trois nouvelles histoires. Oui, c'est très court mais ça vaut tout de même le coup. Steven Moffat est un bon, un grand tout de même.
Et puis c'est là que l'on voit tout ce qu'il donne au Docteur dans Doctor Who se retrouve plus ou moins dans la personnalité de Sherlock Holmes nouvelle version. En effet, ce mimétisme régulier
de la rapidité de l'élocution de dialogues qui parfois n'ont pas forcément tout de suite une grande cohérence, ou encore ce côté assez énergique du script qui nous emmène ici et là, avant de
revenir ici, pour terminer là bas. C'est un grand puzzle qu'il aime nous livrer et ce premier épisode de la seconde saison de Sherlock était parfaitement maîtrisé du début à la fin, proche de la
qualité de "A Study in Pink" à mon sens qui était tout de même l'un des meilleurs épisodes que l'année 2010 avait pu nous offrir. Mais Sherlock est un personnage aussi très bien travaillé, aussi
par son interprète et par l'histoire qu'on lui prête. Afin de prendre la nouvelle saison du bon pied, Moffat et son équipe se sont décidés d'adapter à leur manière bien sûr "Un Scandale à
Bohême", une vraie histoire de Conan Doyle assez connue pour le coup. Bon, même si vous n'avez pas vu la précédente série.
Donc on se retrouve avec une histoire de photographies compromettantes qui pourraient mettre en péril la monarchie. On va découvrir petit à petit qu'il n'y a pas que cette toile dans le tableau,
et que l'histoire cache beaucoup plus qu'on ne voudrait bien nous le faire croire. Entre conspiration très bien déguisée et orchestrée par le maître, on a la réalisation de Paul McGuigan avec qui
Moffat retrouve ses armes et nous donne une certaine vitalité intéressante. Le développement de l'histoire se fait de façon très rapide et synthétique. Surtout qu'on est là pour nous présenter
Irene Adler, incarnée par Lara Pulver, nouvelle femme importante de la saison à mon avis. Elle m'a fait pensé à une Alice dans Luther, ce personnage pervers, de dominatrice qui aime soumettre les
hommes. Sherlock va voir en elle ce qu'il n'avait jamais vu en une femme et c'est très bien écrit, et surtout tout se faire de façon très perspicace. On a dans un premier temps la phase où
Sherlock se rend compte de l'emprise de cette femme sur lui, mais également du jeu qu'elle arrive à jouer avec lui (et justement le personnage de Alice dans Luther tombe sous le sens, la
comparaison n'est pas totalement fortuite, alors qui a copié sur l'autre ? Telle est la question).
Ainsi, ce nouvel épisode permet un retour fracassant de Sherlock avec plein de moments sympathiques, une énergie toujours très créatrice malgré l'inspiration d'une histoire de Conan Doyle. La présence de la technologie se fait toujours très bien ressentir et de cette façon accentue un peu ce sentiment de spontanéité du scénario. On n'y va pas par quatre chemins, tout est devant nos yeux, il suffit juste de faire les plus allusions et c'est bon, on comprend tout. Sherlock est je dirais bien l'oeuvre la plus aboutie de Moffat. Les personnages sont soignés et je pense qu'il gère beaucoup mieux ses histoires ici que dans Doctor Who bien que j'adore ses épisodes, c'est parfois les arcs saisonniers qui sont bizarres. Mais bon, on est là pour parler d'un Sherlock qui revient en force, très en forme, avec de nouvelles idées pour la suite.
Note : 9/10. En bref, un solide épisode d'une série qui n'a pas perdu une once de son charme.