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  (Ce billet est à lire dans la foulée de ceux qui précèdent immédiatemant)
On croit parfois éclaircir en ajoutant des mots (certes pas n'importe lesquels). Eclaircir, éclairer, ouvrir.
Je me souviens d'un jeune intorlocuteur attentif et passionné auquel Jacques Derrida avait dit que, relisant l'"Emile", il lui semblait que tout restait à ouvrir. Lire, ce serait ouvrir. En admettant qu'il faille lire en ouvrant ou ouvrir en lisant, force est de constater que, d'une façon massive, "nos" lectures n'ouvrent pas - même lorsqu'elles ne ferment pas.
Je regretterais qu'on puisse imaginer que j'ai placé Franz Kafka du "bon" côté et Roger Laporte, du "mauvais" - notamment parce qu'il a été question de drogues avec le seul Roger Laporte. Je n'ai pas dit combien Franz Kafka avait mené une existence difficile (c'est peu dire) et qu'il avait connu, lui aussi, l'abattement, la sécheresse.
Surtout je voudrais aujourd'hui affirmer à quel point il n'y a pas d'ouverture pure. Toute ouverture implique des fermetures, comme tout choix des exclusions. Si l'on peut penser que l'ouverture est une qualité, il faut également penser que la fermeture peut être une qualité. Même, il y a des ouvertures dont on ne voudrait pas.
Il me semble qu'il n'est pas possible de vivre sans histoires (croyances, récits, dogmes, systèmes, philosophies, théories...). Je remarque à quel point il est nécessaire de se soigner. Nombreux sont celles et ceux qui se traitent en se détruisant. Bien sûr, tous les soins sont loin de se valoir. Certaines béquilles permettent d'allonger le pas quand d'autres paralysent.
D'une manière générale, notre attention à la vie est médiocre (c'est à nouveau peu dire). C'est ainsi que les conditions de travail ne se soucient pas de la vie. Oui, je dis bien qu'il y a des gens qui pensent ces conditions de travail... au détriment de la vie de ceux qu'ils exploitent. Je souhaite pouvoir revenir prochainement sur cette importante question.