Préambule : assistant, un métier à responsabilités
Puisque les assistants envoyés en Angleterre sont parfois "les premiers étrangers que rencontrent les jeunes britanniques", le British Council (l'organisme qui s'est chargé de notre affectation)
nous a rappelé à maintes occasions que nous avons ici non seulement un rôle de professeur, mais aussi et surtout un rôle d' "ambassadeur". Que nous soyons français, espagnols ou allemands,
nous serions en effet, au dire de certains, "porteurs de l'image, de la voix et de la culture d'un pays" (sic). De quoi nous mettre une pression relativement bonne et faire trembler
d'appréhension les nations que nous "représentons"...
Nous sommes environ 35 assistants de langue étrangère dans le Bedforshire, répartis entre les trois nationalités susnommées. Nombre d'entre nous vivent à Bedford, quand bien même certains
travaillent dans d'autres villes et villages. Bedford, centre névralgique de toute une région : qui l'aurait cru ? (bon en même temps... vu le nom de la région... "Bedfordshire"... faut pas avoir
fait polytech' pour se douter que... 'fin bref)
Le hasard a voulu que je rencontre, il y a deux semaines de cela, un assistant allemand au cours d'une compétition d'échecs voyant s'affronter l'équipe de Bedford et celle de Milton Keynes (4 - 1
pour Bedford, faut-il le rappeler ?). Grâce à cette rencontre, de sorties en sorties, j'ai pris contact avec une petite bande hétéroclite d'assistants décidée à tirer le meilleur parti de cette
année en Angleterre. Entendez par là découvrir le pays, ses villes, ses moeurs et ses coutumes - et non passer son temps à écumer les pubs comme une bande de jeunes paumés ! Bon, puisque je
sens poindre le doute dans votre esprit incrédule, j'invoque la journée du 1er décembre en tant que preuve irréfutable, celle-ci ayant été consacrée à l'exploration des rues de la capitale
londonienne...
Londres, territoire des Tourissadors
Car oui, les "ambassadeurs" que nous sommes ne sauraient se passer complètement de ce bon vieux tourisme (vous savez, celui qui nourrit les grandes villes et fait pester les riverains)... C'est
en outre pour cette raison qu'a été formulé, au détour d'une conversation, le très juste et ingénieux concept de "Tourissadors" (formé à partir des mots "tourists" et "ambassadors"). Ma modestie
naturelle me pousse à passer sous silence le fait que j'en suis l'inventeur. Huit Tourissadors (donc -- mais n'est-ce pas génial ??) ont participé à cette excursion londonienne : une espagnole,
trois allemands et quatre français (dont je fais partie, si t'as pas capté). Je vous épargne les noms, prénoms, âges et lieux de travail de mes compagnons, un parce que vous n'en avez que
faire, deux parce que vous ne vous en souviendrez pas de toute façon (allons ! soyez honnêtes au moins une fois dans votre vie !!). Une photo résumera les choses de façon bien plus efficace (on
préfère toujours les trucs avec des images, c'est bien connu).
Au risque d'en décevoir certains, cet article ne fera pas non plus le compte-rendu "step by step" de notre bref séjour à Londres. Pour être au fait de ce qu'il y a à découvrir à Londres (et donc
de ce que nous avons vu) veuillez vous reporter au dépliant touristique le plus proche. Il s'y connaît bien mieux que moi, et des gens ont été payés pour le réaliser. Autant en profiter.
Ah non ! Je vous arrête ! Point de fainéantise dans ma démarche ! Aucune forme de nonchalance, d'apathie ou de censure ! Non ! Absolument pas ! Je pourrais très bien vous raconter comment nous
avons atterri au Mc Do de la gare Waterloo (où il est impossible de s'asseoir) pour notre pause déjeuner, pourquoi nous avons étrangement décidé de visiter un Aquarium souterrain ne comptant que
quatre requins et douze méduses, les raisons qui nous ont poussés à visiter un ancien quartier punk converti en marché géant puis à arpenter les allées du grand, chic et inaccessible Harrods (les
galeries Al-Fayed... l'équivalent anglais de nos galeries... Lafayette... on applaudit... hein... Al-Fayed... Lafayette... capito ?) ! Tout cela à grand renfort de détails et de descriptions !
Mais ce blog, ce blog, vous le savez, n'a que la sobre ambition de vous livrer l'essence profonde, délicieuse et transfrontalière de mes incroyables découvertes... Il m'est donc tout bonnement
impossible de le prendre pour un dépliant. Ou autre chose. Impossible. Et je le regrette. Croyez-le.
Et donc, on y vient...
Voilà pourquoi je vais vous parler à présent des relations interpersonnelles qui régissent les rapports entre de jeunes européens plongés de leur plein gré dans un milieu urbain hostile et
inconnu qui, du fait du rythme des saisons et du décalage.... euh... (très forte crampe au cerveau)... hm... hm... non... bon... d'accord, face à tant d'enthousiasme (je parle du vôtre),
j'abandonne l'idée (elle était pourtant bonne). Je me contenterai simplement de vous dire, dans la continuité directe de mon dernier article, que c'est un temps radieux qui a encore une fois
plané sur les 3/4 de cette journée anglaise. Et c'est bien ça qui compte, non ? ;)