Poezibao attire l’attention sur le très beau dernier numéro de la Revue de Belles Lettres, désormais dirigée par Marion Graf. Un compte rendu en sera prochainement publié.
Au sommaire, notamment, un texte en cinq séquences d’Isabelle Baladine Howald.
À Pascal
Quelque chose au fond de ma gorge jamais plus ne parlera, ne chantera, ne trouvera langues ni lettres ni sons
quelque chose au fond de mon oreille n’a pas entendu tes intonations dernières
quelque chose au fond de mon oreille entend mon prénom appelé par ta voix j’écoute mais ton visage ne suit pas
ton corps n’apparaît pas
un bruit, une toux, un rire, ne m’arrivent pas un pas non plus et je sais en écoutant ainsi que c’est une voix mais pas ta voix
quelque chose est un lac de larmes gelées
[...]
les rosiers le rosier Gebrüder Grimm les fines feuilles du saule
l’aube et le soir revenant
sans fin nous porter le coup :
je pense alors aux animaux légers que tu voyais très tôt le matin,
à la neige si bleue à cette heure, à la fenêtre en contrebas,
chaises du jardin à l’abandon, bocaux et vieux outils, fleurs pour rien
Quelque chose a changé, c’est imperceptible et définitif
Quelque chose cherche son nom de sœur.
Isabelle Baladine Howald, « Trois sœurs dans le jardin », in Revue de Belles Lettres, 2011, 2, pp. 25 et 29.
Isabelle Baladine Howald dans Poezibao :
bio-bibliographie, texte librairie et achats livres en ligne, extrait 1, extrait 2, rayon poésie de la librairie Kléber à Strasbourg, La Douleur du retour (par F. Trocmé), Mouvement d’adieu, constamment empêché (par F. Trocmé), ext. 3